Le sommeil de bébé 1/2

Parce que c'est bien le nerf de la guerre dans l'apprentissage de la parentalité et qu'on y survit comme on peut !

Publié il y a 3 ans

Nous y voilà les gars, il fallait bien qu’on en parle un jour. Le sommeil de nos chers bambins est un sujet tellement compliqué que j’ai mis beaucoup de temps avant de me décider à écrire dessus.

 

Comme il s’agit d’un thème très sensible pour beaucoup de parents, je vais le diviser en deux articles afin de pouvoir le traiter dans son ensemble.

Dans ce premier opus je vais me focaliser sur les nuits : comment était le sommeil de plumeau la nuit, tout ce qu’on a pu essayer et mettre en place pour l’accompagner au mieux, et notre réalité actuelle. Bien sûr ceci n’est valable que pour l’instant T, tous les parents savent qu’avec les enfants rien n’est figé et tout évolue très vite 😊.

Dans un second volet je traiterai du sommeil la journée, de l’enfer de l’endormissement et des conséquences que cela a eu sur moi.

 

 

Avec l’alimentation, le sommeil est l’autre sujet qui défraye la chronique, qui passionne les foules et qui suscite bon nombres de débats houleux lors des repas en famille (avant Covid 😉).

Tout le monde va nous poser la question, tous auront un avis sur la réponse, mais personne n’aura la solution. Pour la bonne est simple raison qu’il n’y a pas de solution toute faite, pas de recette miracle ou de potion magique. Chaque enfant né avec son mode d’emploi, à nous parent de le décrypter, et c’est alors un long apprentissage qui s’engage.

 

Perso avec l’allaitement, ce sont deux thématiques que je maîtrise parfaitement, dans le sens où je sais tout ce qu’il ne faut pas faire et/ou qui ne fonctionne pas 😜. Parce qu’on a tout, mais vraiment TOUT essayé ! La seule chose qu’on n’a pas testé, c’est ce qui n’a pas encore été inventé 😁.

 

 

Je fais donc partie de ces parents dont l’enfant ne dort pas !

Il n’avait pas 24 heures de vie que déjà il décidait de ne plus dormir. Je pense qu’à ce moment il s’est dit « ne pas dormir et pourrir les nuits de mes parents…challenge accepted ! ».

 

Cela fait donc 19 mois que nous galérons avec le sommeil de notre fils. Désolé pour toutes les futures et jeunes mamans qui espèrent encore que leur bébé fera ses nuits à 3 mois, ceci n’est qu’un mythe, une légende urbaine sortie de nulle part qui doit cesser !

Je croyais donc naïvement que les bébés faisaient leur nuit vers 3 mois. Et puis, au fil de mes lectures j’ai découvert qu’un bébé, dans la majorité des cas, va plutôt acquérir un rythme de sommeil acceptable (pour les parents) vers 6/7 mois.

Bien sûr il peut faire ses nuits plus tôt, mais à priori c’est plus rare, et faire croire aux parents qu’un enfant est censé faire ses nuits à partir de tel ou tel âge c’est criminel à mon sens, parce qu’on se raccroche à cette norme, on se dit que si notre bébé ne fait toujours pas ses nuits à 6, 8 ou 12 mois, c’est qu’on a mal fait quelque chose, qu’il y a un problème, qu’il est cassé ??

Alors je tiens à rassurer tous les parents qui n’en peuvent plus, dont les cernes creusent le visage un peu plus chaque jour, qui ont même oublié ce que dormir signifiait, vous n’avez rien fait de mal. Votre bébé n’est pas anormal.

 

Attention, cela ne veut pas forcément dire que tout va bien, ou qu’il n’y a pas de problème. Dans un premier temps il est bon d’en parler avec son pédiatre afin d’exclure tout souci physiologique. Et quand on a constaté que tout était bon de ce côté là, ce qui est à la fois rassurant et désarmant parce qu’on ne sait pas ce qui se passe, on peut commencer à envisager d’autres options.

 

 

Je ne vais pas donner de conseil ici, pour la bonne et simple raison que je n’ai pas d’astuce, de trucs qui marcherait à tous les coups, et que chaque parent fait bien comme il peut.

Et puis c’est fou comme c’est un sujet qui intéresse tout le monde. La première question qu’on pose à des jeunes parents c’est « est-ce qu’il fait ses nuits ? ». Attends 2 secondes, je rentre de la maternité, laisse lui le temps de s’acclimater. Il était aux caraïbes, dans un bain et une obscurité permanentes. Il a besoin de temps pour se remettre du jet lag et appréhender ses nouveaux colocs 😉.

C’est assez intrusif comme question, mais ça encore ça va. Le pire ce sont les conseils d’un autre âge dont on se passerait bien. Marre de tous ces avis qu’on ne demande pas et qui ne marchent pas en plus.

 

Alors bien sûr que lorsque tu es dedans tu veux qu’on te donne la solution miracle, celle qui va enfin le faire dormir plus de 2h d’affilé ; celle où tu ne vas pas avoir à te relever plus de 12 fois dans la nuit ; celle où tu ne vas pas mettre 1h30 (véridique) à endormir ton bébé dans tes bras en faisant des squats 🤦‍♀️.

Bien sûr que j’aurais béni et vénéré la personne qui aurait mis fin à notre calvaire. Oui je pèse mes mots, chaque endormissement était un enfer, et chaque nuit une source d’angoisse pour nous. Bien évidemment qu’on a tout essayé, que j’ai tout lu sur le sujet, aucune piste n’est restée inexplorée.

 

 

Pourquoi en parler si ce n’est pas pour apporter de solution ou de conseil ?

Déjà pour soutenir tous ceux qui le vivent aussi ; ce n’est qu’un soutien virtuel, mais sachez que je connais vos galères, j’ai ressenti les mêmes angoisses, j’ai plongé dans la même désespérance en pensant qu’il ne dormirait jamais (et nous non plus).

Je sais ce que c’est que de se sentir seule face aux critiques des autres, aux conseils inutiles, à l’incompréhension générale face à ce problème (qui pour eux n’est qu’anecdotique ou exagéré). Les autres ne comprennent pas s’ils n’ont jamais vécu ça. Et c’est indescriptible l’état dans lequel on est quand on est privé de sommeil durant plusieurs mois.

 

Je veux aussi dire que ça s’améliore avec le temps. Un jour ou l’autre, pour une raison totalement inconnue, il va dormir toute la nuit, puis une autre, puis encore une autre. Et un matin vous vous réveillez épuisée sans comprendre pourquoi puisque cela fait 15 jours que votre bébé fait ses nuits.

Le contre-coup est rude dans ce cas là. J’ai beau faire des nuits de 7 ou 8 heures, je me réveille toujours épuisée, il faut dire que j’ai 14 mois de sommeil en retard que je ne rattraperai jamais 😕.

 

 

Comme vous l’aurez donc compris à ce jour, notre plumeau fait plus ou moins ses nuits, et ce, depuis ses 14 mois.

Cela fait donc 5 mois qu’on dort à peu près bien. Je dis à peu près parce que c’est fréquent qu’il se réveille encore et qu’il finisse sa nuit avec nous. Ça arrive aussi que sans raison il nous fasse des semaines complètes sans dormir, juste à pleurer toute la nuit et à vouloir être collé à moi 😱.

Mais dans l’ensemble ça va beaucoup, beaucoup mieux. Ai-je une méthode miracle ? NON ! Et là j’ai perdu tous les lecteurs 😅.

 

Sérieusement je l’ai dit, je n’ai aucune solution magique. Avant d’en arriver à ce résultat, on a exploré toutes les pistes. Reprenons dans l’ordre.

 

Déjà la pédiatre du plumeau n’a commencé à « s’inquiéter » que vers ses 6 mois. Avant pour elle c’était tout à fait normal qu’un bébé ne dorme pas bien, surtout un bébé allaité, c’était logique qu’il se réveille la nuit pour téter.

Mais à partir de 6 mois elle a commencé à envisager différentes options, notamment le reflux, ce qui aurait aussi expliqué les difficultés de l’allaitement (mais ceci fait déjà l’objet d’un autre article). C’est la première piste en général qu’on explore. RAS de ce côté.

Elle a préconisé une visite chez une neuro pédiatre, au cas où. RAS aussi (tant mieux).

Elle a prescrit un bilan psychomot pour écarter tout réflexe archaïque qui ne serait pas passé. RAS, il était même en avance dans ce domaine.

On a essayé d’épaissir le lait, le mien d’abord, puis le lait en poudre. Aucune différence.

On a changé de lait, suspectant une intolérance au lactose. La prise de sang n’a rien détecté et les nuits étaient toujours aussi difficiles !

 

Une fois tout problème de santé écarté, que nous restait-il ? La piste psychologique.

A notre initiative cette fois, nous avons consulté un pédo-psy, qui lui non plus n’a rien décelé d’inhabituel ou de problématique chez notre fils.

Soulagement et questionnement, que se passe-t-il donc ? Pourquoi ne veut-il pas dormir ?

 

 

Je me suis vite remise en question, j’ai compris que ce n’était peut-être pas mon fils qui avait un problème avec son sommeil, mais moi.

Je ne supportais plus ce rythme, je ne supportais plus de me relever 10 fois par nuit, je ne supportais plus de ne pas réussir à m’endormir tellement j’étais angoissée à l’idée de devoir me réveiller 2 heures plus tard. Je ne pouvais plus envisager les nuits sereinement, j’étais stressée et excédée par chaque coucher. Il fallait que ça s’arrête.

 

Je tiens à dire que depuis tout ce temps, il dormait dans notre lit. Bien sûr qu’on avait fini par le prendre avec nous histoire d’avoir un peu plus de 3 heures de sommeil au compteur. Tout s’est empiré avec le sevrage. C’était brutal et subi pour lui, donc je pense qu’il avait besoin de compenser en étant collé à moi pour dormir.

Je l’expliquais alors ainsi, je reste persuadée que c’est une des explications, mais sur le moment je culpabilisais énormément. D’une je m’en voulais de ne plus lui donner le meilleur pour sa santé, et de deux d’avoir arrêter l’allaitement si vite au point qu’il doive trouver un substitut pour se rassurer. Comme je l’ai dit dans mon article dédié, l’allaitement n’est pas seulement le fait de nourrir son bébé, c’est aussi des temps de câlins, de douceur, de repos, de peau à peau. Donc quand ce qui te sécurise le plus disparait du jour au lendemain, forcément tu es en stress et tu cherches à te rassurer par tous les moyens. Je m’en suis beaucoup voulu d’avoir agi égoïstement avec ce sevrage trop rapide, mais ce qui est fait et fait. Il nous fallait des solutions, pas des remords.

 

 

On a donc pris notre mal en patience, il venait chaque nuit avec nous.

Et puis nos séances avec le pédo-psy ont fini par me rassurer totalement. Mon fils allait bien, son développement était au top, psychologiquement et affectivement il n’avait aucun trouble.

 

J’ai donc pu commencer à me détendre et à relativiser sur mes angoisses. J’ai compris qu’elles n’étaient pas fondées ; que je faisais ce qu’il fallait pour répondre aux besoins de mon fils et que je devais arrêter de me mettre autant la pression (cf. En finir avec la culpabilité 1 et 2).

Je tiens à souligner que l’entrée en crèche n’a rien changé. Nous l’avions aussi fait gardé durant une semaine, pour souffler un peu et voir comment il se comporterait sans nous, ça n’a rien changé à son sommeil.

Mais parallèlement il grandissait, il développait ses aptitudes pour la marche. On a aussi appris à distinguer les pleurs de détresse des pleurs de colère et protestation. Nous avons commencé à le laisser s’apaiser tout seul, tout en étant rassurant, en lui expliquant les choses (le rituel en place depuis ses 5 mois avait changé à plusieurs reprises).

Et ce qui a joué aussi c’est qu’un beau jour ses dents ont cessé de le travailler. Il a pu dormir 12 heures d’affilé. Nous n’en revenions pas. Et les nuits se sont enchainées ainsi.

 

 

Au final, nous pensons qu’il y a eu un enchevêtrement de problèmes : les dents pour une grosse part, puisqu’aujourd’hui encore lorsqu’il fait des poussées, les nuits se passent mal ; l’arrêt de l’allaitement a marqué un changement trop brutal.

On pense aussi qu’il est hyper sensible (cf. Mon bébé est un BABI, comment je survis ?), donc il a besoin de plus de présence, d’attention et de contact.

Et puis mon rôle de mère angoissée n’a pas du tout aidé.

 

Aujourd’hui, comme je le disais, nos nuits sont un peu plus paisibles, mais pas totalement exemptes de pleurs. On le prend encore régulièrement dans notre lit parce qu’on n’a plus la force d’essayer de le rendormir pendant 1 heure. On dort tant bien que mal et on se dit que la prochaine nuit sera meilleure 😉.

 

Nous avons la chance d’avoir une pédiatre qui ne juge pas, qui fait de son mieux pour trouver des solutions. La question du sommeil est devenue un running gag entre nous tellement c’est changeant d’un rendez-vous à un autre.

Tant que le plumeau va bien, qu’il se développe bien, je suis contente, et je me dis qu’on fait quand même du bon boulot 😉.