Comme je le disais dans le premier article sur le sujet, rien n’est définitif avec le sommeil des bébés, ce qui est vrai un jour ne l’est plus du tout le lendemain, sans qu’on en comprenne la raison.
Je reviens ici vous en parler, encore, mais parce que c’est tellement le nerf de la guerre de la parentalité le sommeil, que si ça ça ne va pas, tout le reste s’en trouve impacté et terni.
Je le disais dans le premier article (cf. Le sommeil 1/2), mais les parents qui n’ont pas connus ça, pour qui le sommeil de leur enfant a toujours été paisible, ne peuvent définitivement pas nous comprendre. Je reviens dessus, parce que récemment un proche m’a fait une remarque à ce sujet, en me disant qu’ils galéraient actuellement, que leur fils se réveillait plusieurs fois par nuit, que leur fille ne voulait pas aller se coucher, bref, ils découvraient ce qu’on avait vécu durant 14 mois, et encore par moment. Et là elle m’a dit une chose qui m’a particulièrement heurtée, « on se moquait de vous, mais maintenant on est dedans aussi ».
D’où tu te moques de parents au bout du rouleau nerveusement ?
D’où tu te moques de leurs galère de sommeil avec leur enfant ?
D’où tu balances ça à une maman épuisée ?
Je ne suis pas d’un naturel rancunier, je suis plutôt dans un trop plein d’empathie, et même là, en découvrant que j’étais un sujet de raillerie dans mon entourage proche, je n’ai pas voulu l’enfoncer, j’ai compatis, j’ai essayé de comprendre et de rassurer.
J’ai surtout compris à quel point ils avaient minimisé et dénigré notre situation sans chercher à comprendre ou à aider. Je ne m’en offusque pas plus que ça, parce que je n’ai pas d’énergie à perdre avec ça, mais tout de même c’est douloureux de se rendre compte comme on n’est pas soutenu dans ces moments là ; comme on est seul dans notre m****.
Bref ceci étant dit, revenons au point central de cet article, le sommeil en version actualisée.
Eh bien est-ce le changement d’heure ? était-ce la lune ce week end là ? Était-ce ses 2 dernières dents qui veulent sortir ? Cela fait une semaine qu’il ne dort plus seul, et qu’il ne veut plus s’endormir ! Retour à la case départ 🤦♀️.
A nouveau l’endormissement devient source d’angoisse pour lui comme pour moi.
A nouveau il ne veut dormir que contre moi.
A nouveau il refuse d’être dans son lit.
On essaye. Chaque soir on fait le rituel habituel, chaque soir on le rassure, on lui parle, on lui explique, on le prépare, mais chaque soir rien à faire il ne s’endort que dans notre lit, collé à moi, parfois à son papa 😉.
Nous nous couchons donc avec les poules, en même temps vu qu’il se réveille aux aurores, c’est pas inutile.
C’est pas faute de chercher des solutions, de travailler sur moi, sur ma patience et mon empathie envers lui. Mais parfois je peux plus. Parfois c’est trop et j’ai juste envie de tout envoyer chier !
Ce qu’il faut savoir c’est qu’en plus de dormir entre nous, il nous pousse et nous donne des coups la nuit. C’est un pur bonheur maintenant nos nuits 😁 😰.
Toujours dans l’optique de comprendre ce qui se passe, peut-être à tort, j’en viens à la conclusion qu’il a des terreurs nocturne.
Alors je me suis renseignée, j’ai demandé à sa pédiatre, au pédopsychiatre, et autre, la réponse des professionnels c’est : « non ce n’est pas possible c’est trop tôt ». Pourtant quand j’en parle avec des non professionnels c’est : « pour moi ça ressemble à des terreurs nocturne ».
Du coup je ne sais pas, mon intuition me dit que c’est ça, parce qu’il se réveille en pleine nuit, il hurle, il se débat, il se met debout, il tape dans les murs, le tout les yeux bien fermés et il se rendort en 3 secondes uniquement si je le prends contre moi.
Certes normalement c’est à partir de 2 ans les terreurs nocturne, et lui ça a commencé vers ses 17 mois, mais j’ai l’impression qu’on est en plein dedans quand même. En tout cas on fait en sorte de ne pas le réveiller dans ces moments là, on fait attention qu’il ne se fasse pas mal et on l’apaise comme on peut.
Je sais qu’il ne faut surtout pas réveiller un enfant en pleine terreur, au risque de l’angoisser davantage, du coup je pense qu’une nuit on a du intervenir en croyant qu’il était réveillé, et depuis il a peur d’aller se coucher.
Tout ceci n’est que supposition, comme tout avec les tout-petits.
En tout cas on gère comme on peut, on se couche tôt avec lui, on prend sur nous. Mais le plus dur ce n’est pas de manquer de sommeil, mais de manquer de contact avec son conjoint.
Cela pèse sur notre relation de couple puisqu’on ne peut plus avoir de moment rien qu’à nous. On s’échange 3 phrases, puis l’un de nous se couche avec le plumeau pendant que l’autre souffle un peu de son côté.
C’est usant moralement.
Le plus frustrant c’est qu’à la crèche il dort bien 🤷♀️.
On a tout envisagé depuis sa naissance pour l’accompagner dans l’apprentissage du sommeil. Je sais que c’est quelque chose qu’il va acquérir à son rythme, qu’on ne peut pas « faire dormir » un bébé, qu’on ne peut pas le forcer à dormir s’il ne veut pas. Mais j’aimerais tellement qu’il y ait un bouton off par moment.
Est-ce qu’il nous teste ? Est-ce qu’il a compris comment nous faire tourner en bourrique ?
Je sais que non, qu’il ne le fait pas exprès, que les caprices n’existent pas, que les enfants ne sont pas des tyrans, que ce ne sont pas non plus des personnes « raisonnables » à qui on peut demander de raisonner comme un adulte.
Je le sais tout ça. Mais avec toute cette fatigue il n’est pas toujours aisé de rester bienveillante et empathique alors que tout ce que j’aimerais c’est qu’on le soit avec moi.
Je le disais précédemment, mais on a tout essayé : il ne veut aucun doudou, pas de suce, pas de veilleuse, pas de bruits blancs. Le moindre minuscule bruit le réveille, et aussitôt il est debout au garde à vous.
On a essayé de l’endormir aux bras ou directement dans son lit, en silence ou en chanson. On a tout essayé.
L’an dernier j’ai sérieusement envisagé de faire appel à une conseillère en sommeil, mais le coût financier était trop élevé pour une probabilité de résultat beaucoup trop faible. Du coup j’ai préféré m’en passer.
Je ne regrette pas du tout, parce qu’honnêtement je crois que si l’enfant n’est pas prêt quoi qu’on fasse il ne dormira pas. S’il ne veut pas, rien ne fonctionnera.
Je ne sais pas si c’est une phase de régression, comme à 4 et 7 mois. Je ne sais pas si c’est « normal » ou courant chez les enfants de son âge, mais c’est usant pour nous. Le plus incroyable c’est de voir qu’on continue de l’aimer plus que tout, de sourire à 6h du matin quand il pose sa petite main sur notre visage pour nous dire bonjour. Moi n’importe qui d’autre me fait subir ça, il dégage direct !
C’est assez fou la puissance de l’amour pour son enfant. Heureusement, sinon l’espèce humaine se serait éteinte depuis longtemps 😉.
Ces quelques lignes pour toi parent épuisé :
Et puis l’amour…
C’est ce qui nous tient toutes,
C’est ce qui nous fait nous lever la nuit,
C’est ce qui nous fait nous relever 2h plus tard quand le réveil sonne ;
C’est ce qui nous fait tenir quand on est à bout ;
C’est ce qui nous fait sourire quand on est triste.
C’est l’amour !