Après avoir parlé des maux de la grossesse (cf. Les maux de la grossesse), et avant même de parler de la grossesse en tant que tel, voici les séquelles de la grossesse. Tout ce qu’on garde en post-partum, qu’on ne soupçonnait pas ou dont on avait pas pleinement conscience.
On va commencer par les plus évidentes, les plus connues aussi : les kilos !
On le sait, plus on prend de kilos durant sa grossesse, plus il faudra en perdre après, et selon sa nature c’est plus ou moins facile et rapide.
Mais ce qu’on sait moins, c’est que la naissance ne fait pas partir le ventre de grossesse. Quand on quitte la maternité au bout des 3 jours règlementaires, on a non seulement son bébé dans les bras, mais aussi son ventre de femme enceinte de 5 mois environ. Mais c’est un ventre vide, donc c’est super perturbant et pas très agréable, sans compter qu’on se traine des couches de l’enfer à cause des lochies qu’on continue de perdre.
A ce moment là de notre vie on est au top du glamour et du confort !!!
Autre point évident, les seins qui ont doublé de volume durant la grossesse et qui restent proéminents un bon moment, d’autant plus si on allaite.
Alors il parait que vers 6 mois d’allaitement, ça diminue un peu, les seins retrouvent à priori leur taille d’origine, perso ils ont finit par revenir à un niveau moins qu’acceptable, puisque j’ai perdu mes seins, ils ont rétréci tant et tant que je me permet maintenant des décolletés plongeant que je n’aurais jamais pu oser avant d’être enceinte 😉.
Un autre cas bien connu, la chute des cheveux en post-partum.
Alors ça on le redoute toutes ! Ça pour le coup on le sait, on le voit bien passer sur les réseaux sociaux et clairement tu te prépare psychologiquement à te retrouver chauve. Vraiment je ne faisais pas la maligne puisque j’ai une densité capillaire proche de zéro, j’ai le cheveux ultra fin, raide et plat, autant dire qu’en période de chute de cheveux j’en perd par poignée, alors en post-partum je m’étais préparée à l’apocalypse.
Finalement, l’allaitement a protégé ma chevelure, j’ai perdu des cheveux mais très peu. Va savoir pourquoi…
Par contre autant ils étaient beaux et forts durant la grossesse, et ont poussé comme jamais, autant en post-partum ils étaient ternes et ne poussaient plus. Mais bon ça quand tu viens d’avoir un bébé c’est un peu le cadet de tes soucis, tu n’as tellement pas le temps de te les laver de toute façon que tu les attaches et n’y pense plus jusqu’au prochain shampoing…
Et le dernier point à mon sens bien connu, mais qui reste énigmatique tout de même : le périnée.
On en entend parler, on nous le rabâche durant notre préparation à l’accouchement (à juste titre d’ailleurs), mais on ne sait pas vraiment ce que c’est, à quoi il sert et pourquoi il faut autant en prendre soin.
Heureusement que les cours de prépa sont là aussi pour nous montrer et expliquer tout ça, sinon je serais restée toute ma vie sans savoir où était mon périnée et quelle était sa fonction. J’exagère à peine. C’est malheureux de ne pas connaitre son propre corps !
Durant ces cours on nous explique comment le protéger et le masser, mais bon s’il doit se déchirer ou qu’on doit te le couper tous tes efforts n’auront servi à rien.
Personnellement j’ai appris lors de mon accouchement que j’avais un périnée très tonique. Je suis très sportive donc il était au max de sa contraction H24 le gars. Forcément ça n’a pas joué en ma faveur lors de la sortie de bébé, j’ai donc eu une déchirure. J’ignore combien de point j’avais, mais c’était pas 2 ou 3 vu comment j’ai bien senti passer tous les coups d’aiguille et le fil à travers ma chair ……
Malgré tout le périnée c’est magique, ça se remet et il reprend son taf. Alors par contre il est un peu moins costaud quand même après le passage d’un être humain de 3,6kg. Il faut donc le rééduquer.
Ça pour le coup c’est indispensable et nécessaire, même si on n’a pas l’impression d’en avoir besoin. Vraiment allez-y, ne zapper pas cette étape, c’est pris en charge par la sécu jusqu’au 3 ans de l’enfant. Vraiment il faut le faire, et le refaire si vous sentez une gène ou une lourdeur qui revient.
Kiné ou sage-femme, sonde ou technique de visualisation, choisissez ce qui vous convient, mais faite-le !
Je vois passer des débats qui me font halluciner, sur les pro sage-femme ou les pro kiné pour cet acte. Franchement débattez si vous voulez mais quelle perte de temps, chacune fait bien comme elle veut. C’est important de se sentir à l’aise et en confiance pour faire cette rééducation, choisissez la méthode qui vous convient à vous et arrêtez de vous prendre la tête !
Le plus important est d’avoir l’information et le choix, chaque femme doit avoir accès à cela, pour le reste on est libre de faire le choix qu’on veut. Arrêtons de nous juger, soutenons-nous plutôt ça sera plus constructif.
Je ne dirai pas la méthode que j’ai choisi, c’est propre à chacune, mais par contre j’ai senti le besoin de refaire des séances parce que 1 an et demi après je sentais des lourdeurs à l’effort, une pesanteur sur mon périnée et des trucs pas agréables. Donc je suis retournée consulter et j’ai appris que c’était encore pris en charge par la sécu. On peut donc faire plusieurs sessions si on en ressent le besoin. Il faut écouter son corps. C’est surement le plus grand enseignement de ma grossesse, écoute ton corps. Il sait.
Abordons maintenant les séquelles moins visibles et qui se révèlent surtout à plus long terme.
J’ai déjà parlé des seins plus haut, je ne vais pas revenir dessus, mais il faut se méfier des seins, ils varient facilement et on ne comprend pas leur logique 🤷♀️. Mais encore une fois, ma grossesse et surtout ma relation de confiance avec ma sage-femme m’ont permis d’être davantage à l’écoute de mon corps, notamment de ma poitrine. J’ai appris l’auto palpation et je suis vraiment mon cycle menstruel. Je ressens les changements dans mon corps dus aux hormones, cela m’a valu une petite frayeur et une écho mammaire mais au moins je suis rassurée, je me prends en charge et je suis informée. On vit dans un pays qui permet un accès facile à la santé (sans être parfait et uniforme selon les territoires j’en suis consciente) il ne faut pas s’en priver, que ce soit pour se rassurer ou dépister précocement des maladies. Ne négligez pas votre ressenti, c’est votre corps, vous le connaissez mieux que personne, mais on nous a appris à ne pas se fier à notre ressenti ou à nos émotions, surtout nous les femmes, donc réappropriez vous votre corps et votre intuition !
Il se peut aussi qu’au bout de plusieurs mois voire années, vous vous rendiez compte d’un point non négligeable dans votre anatomie : un trou dans votre ventre !
Cette chose porte un nom, un diastasie, il s’agit de l’écart entre vos abdos créé pendant la grossesse pour permettre à bébé de prendre toute la place dont il avait besoin. Dans certains cas, comme le mien se trou ne se resserre jamais. Il peut être grand et nécessiter une opération de chirurgie réparatrice avec la pose d’une plaque en métal pour colmater ce trou, ou bien assez petit et donc ne rien pouvoir faire.
Mon diastasie est assez petit, je n’ai pas de trou visible au milieu du ventre, mais par contre je ressens certaines de mes artères, et même mon aorte battre. Une fois qu’on a fait les examens rigueur et compris que ce n’était pas dangereux, on ne s’en aperçoit presque plus. Mais la première fois que je m’en suis rendue compte je ne faisais pas la fière, j’ai senti quelque chose sortir de mon corps et rerentrer, j’ai cru à une hernie, mais non, c’était cet écart entre mes abdos qui laissait passer des trucs qui ne devrait pas 🤦♀️.
Pour continuer dans cette zone centrale du corps, le ventre qu’on ne récupère jamais complètement, on en parle ?
Avec les vêtements tout va bien, on ne voit rien, mais quand je suis seule face à mon miroir c’est une autre histoire. J’ai beau faire tous les abdos de la terre, ça ne change rien. Mon ventre reste et restera mous, flasque et quand je fais du gainage je vois l’ampleur des dégâts avec la peau qui pendouille. Là non plus aucun glamour !
Je me suis faite une raison, ce n’est pas grave, je n’avais pas prévu de me présenter à un concours de beauté ou à l’élection de miss abdos en béton 2021 !
Je l’ai aussi un peu dit, mais les fuites urinaires et les lourdeurs sur le périnée sont à prendre au sérieux. Cela peut vite se résoudre avec des séances de rééducation. Il ne faut pas laisser trainer ça ou penser que c’est normal d’avoir une petite fuite à chaque éternuement ou de sentir un poids dans le bas ventre à chaque fois qu’on fait du sport ou rigole un peu trop intensément.
C’est surtout tout un nouvel apprentissage de son corps qui résulte à mon sens de la grossesse.
Durant ces 9 mois et l’accouchement on a appris à ressentir les choses en nous, à s’en soucier parce que la vie d’un autre être était en jeu. Alors en post partum il serait bon qu’on nous encourage à garder cet état d’esprit, qu’on nous dise qu’on est capable de savoir sans attendre la vérification d’un médecin rien qu’en suivant notre cycle ou en palpant nos seins ou en apprenant à s’écouter vraiment.
On est capable de sentir quand ce n’est pas normal, quand ça ne va pas, alors pourquoi ne pas se faire un peu confiance et forcer le corps médical à nous écouter ?
J’ai eu la chance de tomber sur une sage-femme à l’écoute qui s’est fiée à son savoir professionnel, mais a vu que mon inquiétude était réelle, que je connaissais bien mon corps et que mon ressenti avait de la valeur. Elle m’a donc envoyée vérifier si tout allait bien. Heureusement c’était le cas, ce que je sentais dans mon sein gauche c’était juste les variations d’hormone.
D’autres font l’impasse car ils n’écoutent pas la patiente, ils ne se basent que sur leurs connaissances et revues scientifiques pour émettre un diagnostique parfois erroné. Cela peut conduire à des drames seulement parce qu’on estime que la santé des femmes ne doit pas revenir aux femmes, mais à des savants. On ne s’en rend pas compte, mais la santé des femmes est un véritable enjeu patriarcale. Tant que les hommes en garderont le contrôle les luttes féministes continueront.
Le corps c’est la base de chaque individu, on a fait croire aux femmes durant des décennies qu’elles n’étaient pas capables de savoir, de se gérer et devaient dépendre de l’avis d’un homme pour se soigner, en gros pour vivre ou mourir. Je raccourcis le trait, mais globalement c’est à ça que ça ressemble.
Une femme puissante est une femme qui se connait, qui sait qui elle est dans sa tête et dans son corps, et les hommes l’ont compris il y a longtemps, c’est pourquoi ils nous ont retiré cette connaissance de nous-même, ils nous ont enfermé dans une dépendance vis-à-vis du corps médical afin de mieux nous contrôler.
Où là ça va finir en théorie du complot tout ça 😂. Je ne suis pas de ce genre là, tout ce que je veux dire c’est que le patriarcat fait passer la santé des femmes au second plan, nous infantilise tout le temps et a rendu la parole médicale presque sacrée. Alors que ce ne sont que des êtres humains, qui restent faillibles et ne détiennent pas toute la connaissance du monde, encore moins celle de mes intestins 😆.