Le sommeil de bébé 2/2

Siestes inexistentes, endormissement à rallonge, épuisement parental...on en parle sans tabou

Publié il y a 3 ans

Vous l’aurez compris dans le premier article, mon fils n’aime pas dormir, il a une dent contre le sommeil, il doit estimer que c’est une perte de temps. Non seulement les nuits sont difficiles, mais les journées aussi, et surtout surtout les phases d’endormissement 🤦‍♀️.

 

 

Dormir comme un bébé, quelle vaste blague! Non mais le type qui a inventé le concept n’avait clairement pas d’enfant, ou en tout cas il ne les a pas élevés, parce que un bébé ça ne dort pas !!

 

Enfin le mien ne dort pas, parce que visiblement tous les autres enfants nés la même année à plus ou moins 3 mois, dorment bien et beaucoup !

Du coup je m’interroge, que donnent ces gens à leur gosse ? quel Dieu dois-je invoquer pour que ça marche sur le mien ? On est d’accord que la taupette de calva avant la tétée de 20h c’est de la triche !

Du coup il ne me reste que la prière à un Dieu qui a déjà fort à faire avec les guerres, les famines, la déforestation généralisée, les catastrophes nucléaires, le réchauffement climatique, la pollution atmosphérique, la pollution des mers, les tueurs, les pédophiles, les violeurs, les voleurs et les pandémies. Nul doute qu’il trouvera le temps de répondre à mes prières pour le sommeil de mon bébé. C’est ce qui s’appelle avoir la foi 😊.

 

Et sinon quand on veut vraiment aider son bébé à dormir on fait ce qu’on peut et on trouve la chose qui va marcher sur notre enfant. Personnellement je recommande la voiture, un truc imparable dans notre cas et qui a sauvé ma santé mentale.

 

 

Un bébé qui ne dort pas la nuit c’est fatigant physiquement, mais quand en plus il ne dort presque pas la journée et qu’il pleure, c’est usant nerveusement.

Entendre les cris durant de longues minutes, voire des heures, ça tape sérieusement sur le système et même si on a toute la bonne volonté du monde, toute la bienveillance qu’on veut, on finit par péter un câble.

C’est humain, le taux de stress dans le corps peut provoquer des dégâts et il est important de connaitre ses limites et d’admettre que parfois on ne peut pas tout gérer ; qu’on a besoin de passer le relais. Et si dans ces moments là on est seule, alors il vaut mieux poser son bébé, même s’il doit pleurer encore plus, plutôt que de risquer de lui faire du mal, involontairement bien sûr.

 

Ce n’est pas grave de pleurer devant son bébé, ce n’est pas grave de s’énerver devant lui, ce qui est grave c’est de le secouer, donc il faut savoir reconnaitre les signes qui pourraient nous amener à ce point de rupture.

 

Les bébés ne font pas exprès de pleurer, ils ne font pas exprès de ne pas dormir, à nous de prendre le temps de respirer, d’accueillir sa détresse et la notre par la même occasion. On n’a pas toutes les réponses, on peut juste faire ce qu’on peut, essayer et voir comment notre enfant réagit.

Mais surtout ne pas hésiter à demander de l’aide et si vraiment personne ne vient, alors sortir prendre l’air avec son bébé, en poussette, en voiture, en portage, comme on veut, mais ne pas rester dans cette situation.

 

 

Ça semble facile dit comme ça, à froid avec le recul, mais quand on est dans le dur, qu’on n’en voit pas le bout, on se sent tellement nulle et démunie.

Je me suis sentie nulle un nombre incalculable de fois. Pour moi une maman c’est celle qui réconforte, qui apaise et qui sait ; or moi je ne savais rien, et j’ai compris que personne ne sait rien avant de devenir parent, mais moi je devais TOUT savoir, c’est comme ça, quand j’entreprends quelque chose je dois savoir avant de faire. Eh bien pour la parentalité c’était pareil, je devais tout savoir, tout anticiper. Inutile de dire que je me suis mangé une belle claque quand j’ai compris que je ne pouvais tout simplement pas tout anticiper, dans ce domaine là en tout cas, parce que pour le reste j’ai bon espoir d’y arriver, la foi quand tu nous tiens !

 

 

Parlons tout d’abord du sommeil en journée.

 

Très tôt j’ai remarqué que notre fils ne dormait quasiment pas la journée. A un mois il devait faire 2 siestes de 20 ou 30 minutes, pas plus. Du coup j’ai commencé à m’inquiéter, je savais à quel point le sommeil était essentiel pour le bon développement du cerveau d’un bébé, que les phases d’éveil ne devaient pas dépasser 2 heures, qu’il fallait respecter le rythme de son bébé et ne pas aller jusqu’aux bâillements puisque dans ce cas c’était déjà trop tard il serait trop fatigué pour s’endormir.

Bref le cercle vicieux se mettait en place sans que j’ai une quelconque prise dessus. Et pourtant j’ai essayé.

 

Jusqu’à ses 5 mois il a donc fait des petites siestes, mais uniquement sur nous. Pas moyen de le poser où que ce soit, ce n’était que contre nous ou dans nos bras. Autant dire que j’en ai passé du temps assise dans mon canap à ne pas pouvoir faire grand chose (j’en ai profité pour apprendre à signer pour lui 😉).

Puis avec le sevrage, les nuits sont devenues des cauchemars, donc les siestes en journées sont devenue inexistantes.

Oui on pourrait croire que puisqu’il ne dort pas la nuit, il se repose le jour, ou si il ne dort pas le jour, il dormira mieux la nuit, mais pas du tout ! Les deux sont bien liés, mais pas en opposition, : pour bien dormir la nuit, il ne faut pas être trop fatigué, il faut donc avoir fait des siestes, et pour faire des siestes il faut avoir dormi la nuit. Le cercle vertueux.

 

J’étais préparée au fait que les nuits seraient compliquées, mais je n’avais absolument pas envisagé qu’il en soit de même pour les siestes.

Je pensais pouvoir compter dessus pour avoir un peu de répit en journée et avoir un peu de temps pour moi, je précise que je suis une grande solitaire, mais du genre le confinement est une bénédiction pour moi.

Manque de bol, mon fils est un petit dormeur, comme me l’ont si gentiment dit tous les professionnels de santé qu’on a consulté (cf. Le sommeil 1). Il n’a donc pas de gros besoins en matière de sommeil. La blague !

 

 

Partant de ce constat, j’ai mentionné dans le précédent article que nous avons cherché des causes psychologiques. Il semblerait que notre bébé soit un hyper actif, hyper sensible sur fond d’anxiété. Autant dire que le besoin de sécurité affective, le lien d’attachement, l’angoisse de la séparation, tout ça tout ça, c’est décuplé plus plus plus chez lui.

De base nous répondions à ses appels, à ses besoins primaires et émotionnels, mais sachant tout cela, nous ne pouvions même pas envisager d’autre manière de faire. Il avait besoin de nous. Il n’était bien qu’avec nous, dans nos bras ou contre nous la nuit, ça le rassurait beaucoup. Alors on le faisait, et on le fait toujours.

Je me dis que plus tard il n’en sera que mieux, qu’il aura confiance en lui, qu’il n’aura pas de problème affectif avec les autres et qu’il sera un jeune homme épanouie. Ça pour le coup ça ne relève pas de la foi, mais des neurosciences 😉.

 

 

Aujourd’hui encore son temps de sieste est très aléatoire. Il peut dormir 2h30 à la crèche et 20 minutes à la maison. Il n’y a pas de règle, c’est ça le plus important à retenir. Il peut totalement bien dormir la journée et la nuit, il peut ne pas du tout dormir de la journée (ça arrive souvent) et bien ou mal dormir la nuit. Vraiment aucune logique, aucune règle à son sommeil.

 

Depuis ses 13 mois il ne veut plus faire qu’une seule sieste, en début d’après-midi, d’une durée donc variable d’un jour à l’autre. C’est peu, mais visiblement ça lui suffit. Il n’est pas particulièrement grognon, bon par contre à 18h00 il est épuisé, et va se coucher vers 19h00. Cela semble lui convenir comme rythme puisqu’il arrive à faire le tour de l’horloge depuis plusieurs mois.

 

 

Parlons maintenant de l’endormissement.

 

Lorsqu’il dormait sur nous, ce n’était même pas une étape, cette phase n’existait pas. En grandissant elle est apparue dans nos vies, et là j’ai compris qu’on pouvait vite vriller.

 

C’est devenue une phase critique vers ses 5 mois. On parle souvent de la régression du sommeil à 4 mois et 7 mois, nous il n’y a jamais eu de régression puisqu’il n’y avait pas de sommeil ! Mais l’endormissement n’a fait qu’empirer avec le temps, jusqu’à nous prendre 1h30 à chaque coucher.

On chantait, on le berçait, on faisait des squattes (ça marche plutôt bien pour apaiser), on restait immobile. On a essayé dans le noir total, avec une veilleuse, avec du bruit, dans le silence…vraiment tout y est passé et rien n’a marché. Il ne veut pas de doudou, il rejette totalement les peluches et les suces. Bref rien d’autre pour le rassurer que nos bras.

 

Autant dire que ce furent des mois très difficiles à passer.

A tel point qu’un jour on a craqué et accepté à contre coeur une solution temporaire : lui donner de la mélatonine.

A bout de forces, à cours de solutions et épuisée de devoir toujours me justifier, j’ai accepté de lui donner cette hormone de synthèse qui aide à l’endormissement. Ce n’est pas un somnifère, c’est sur prescription médicale, à très très faible dose, zéro risque (à priori) d’accoutumance. Ça nous a sauvé. Les couchers du soir sont devenus plus rapides, plus sereins et plus apaisés. Les nuits ont continué à être difficiles, mais le pire pour moi étant cette phase d’endormissement, j’ai pu retrouver un peu de sérénité et d’apaisement.

J’ai beaucoup hésité à parler de la mélatonine, mais cela fait partie des solutions, à court terme, qui nous ont soulagé. Ce n’est pas une fin en soi puisque cela ne dure qu’un mois, mais durant ce mois j’ai littéralement repris pieds.

 

 

Et les parents dans tout ça ?

On morfle ! On se soutient mutuellement. On se relaie et on se rassure en se disant qu’à l’adolescence il finira bien par ne plus vouloir dormir avec ses parents 😄.

 

Plus sérieusement il y a des jours plus durs que d’autres et dans ces cas là on verse sa petite larme et on y retourne.

Bien sûr que par moment la tension est très grande, on est à la limite du craquage nerveux. Quand vous venez de passer votre journée dans les pleurs et les gémissements, seule parce que votre mec est au travail et que vous n’avez qu’une envie c’est d’avoir un peu la paix, je peux vous assurer que le temps ne passe pas vite, du tout.

Pour ne pas craquer et risquer de lui faire du mal, vous vous répétez en boucle « je dois tenir ». Puis votre chéri arrive et vous avez tenu, une journée de plus, puis une semaine de plus.

 

C’est dur, c’est vraiment très dur.

 

Bien sûr qu’à de nombreuses reprises dans la journée on se dit qu’on va finir par le laisser pleurer puisque visiblement il ne sait faire que ça. Mais alors il vous regarde, il vous sourit et pose sa toute petite main sur votre visage. Bon bah là on fond quoi 😍. Et tout le reste est mis de côté, on reprend un peu de force dans ce moment, fugace mais intense, et on trouve au fond de soi l’énergie pour survivre à cette journée.

 

Honnêtement je ne sais pas où j’ai puisé mon énergie quand je vois ma tête (pas seulement au réveil), mais jour après jour j’ai répondu présente pour mon bébé, en jouant avec lui, en le berçant, le câlinant, je lui donne tout l’amour dont je suis capable. Il me le rend largement et c’est sûrement ça ma force au final.

Et une bonne dose de sport aussi 😉.

Il faut trouver ce qui nous fait du bien et l’intégrer à notre quotidien. Colorier aussi me permet de passer mes nerfs en douceur. En temps de confinement c’est idéal et t’as l’impression de moins perdre ton temps qu’en binge watchant sur Netflix (le truc impossible avec un bébé).

 

J’essaie de relativiser les choses et de voir cette situation comme une étape temporaire et nécessaire pour le bon développement affectif de mon fils. Je me dis qu’il n’en fait pas exprès, qu’il n’y peut rien, que c’est son tempérament et que je dois le prendre tel qu’il est.

Je profite pleinement de mon bébé, le temps passe si vite au final, et un jour je repenserai à cette période avec nostalgie, donc autant vivre l’instant présent tel qu’il est plutôt que d’essayer de le maîtriser ou de le modifier. C’est loin d’être évident quand tout ce que tu entends ce sont des cris, mais vraiment ça aide à surmonter les crises, les angoisses, les doutes.

Il faut se réserver des moments de couple, d’amoureux tout simplement et ce n’est pas facile avec un bébé aussi demandeur et qui dort avec nous.

On fait là aussi comme on peut, en le faisant garder par ses grands-parent, un oncle et une tante, une baby-sitter à l’occasion pour sortir au restaurant (au quoi ? 🤔). Pour le coup notre force de couple c’est notre facilité à communiquer, à tout se dire. Je ne rumine pas mes émotions, je les partage avec lui, et ça c’est quelque chose que j’ai décidé parce que mon naturel n’est pas du tout dans cet optique là. Comme je l’ai dit je suis une solitaire, introvertie qui garde tout pour elle normalement, or là il en va du bien être de ma famille, je me dois d’être honnête pour eux.

 

 

Vous l’aurez compris, le sommeil de mon fils n’est pas de tout repos 😉 (désolé, blague de mon chéri). Cela reste un sujet épineux pour nous, à 19 mois si j’arrive à lui faire faire une sieste de plus de 35 minutes je suis contente, et si en plus il s’est endormi sans trop de protestation là c’est le paradis !

Je me demande souvent pourquoi, avec toute l’énergie qu’il dépense en journée, il ne dort pas mieux que ça. Sérieusement ? Cela reste un mystère pour moi.