Encore un article sur le sommeil ?!
Eh oui, parce que c’est au coeur de toutes les préoccupations des jeunes parents et que lorsqu’on est dedans on cherche désespérément toutes les infos sur le sujet pouvant nous aiguiller.
Alors cet article ne va pas être une redite des précédents, sinon aucun intérêt, mais je voulais partager une info, une trouvaille, une révélation !
Ce n’est pas une méthode miracle, mais c’est notre mode de fonctionnement, pas breveté, pas homologué mais qui pour nous a tout changé.
En fait il s’agit d’un truc tout bête qui s’appelle l’observation et la compréhension de son bébé.
J’ai mis 21 mois à le comprendre, à me caler sur ses besoins, du coup aujourd’hui je peux le dire : c’est du sur mesure, donc aucune méthode générale ne peut fonctionner. Chaque enfant est différent, il faut répondre à ses besoins à lui, et non à ceux qu’on nous a dit de prendre en compte ou de laisser de côté ou je ne sais quel autre conseil.
Pour accompagner son enfant sur le chemin du sommeil, la première chose à se dire c’est qu’on va partir des besoins de notre enfant, pas de ceux du voisin. On va tenir compte de ce qu’il est, de ce qu’il nous exprime pour nous adapter à lui, et non l’inverse.
Ce n’est pas au bébé de s’adapter, mais bien aux parents de comprendre et de se mettre au niveau de leur enfant. Alors certes c’était plus confortable pour les parents lorsqu’on leur disait de laisser pleurer leur bébé, qu’il finirait par comprendre et se responsabiliser. D’où un bébé comprend qui à tord ou raison et prend ses responsabilités ? 🤷♀️
Il faut donc être à l’écoute de son bébé, l’observer, beaucoup, tous les jours, tester différentes choses, et voir ce qui va être le plus adapté à son rythme à lui, à ses besoins, pas aux nôtres.
On est d’accord que c’est pas toujours facile, qu’on est épuisé, qu’on ne veut qu’une chose c’est qu’il dorme pour que nous aussi on puisse enfin faire une nuit complète. J’ai pété suffisamment de câble depuis un an pour savoir que c’est tout sauf facile à faire. Néanmoins je ne vois pas d’autre solution, en tout cas quand on a un bébé comme le mien qui est un petit dormeur, en sursollicitation avec sa figure d’attachement et qui n’arrive pas à trouver son rythme tout seul.
J’ai un bébé babi (cf. Mon bébé est un babi, comment je survis), cela implique donc que le sommeil est un point de tension, de stress et d’insécurité pour lui. Il a besoin d’être rassuré en permanence, mais ce que je viens de découvrir, ma grande révélation que je me dois de partager avec vous tant elle a illuminée notre quotidien, c’est surtout qu’il a besoin d’un cadre clairement défini, qui ne bouge pas et que nous contrôlons.
Cela peut paraître tout bête, la fille se réveille un matin en comprenant qu’un enfant à besoin d’un cadre contrôlé par ses parents pour s’épanouir et bien grandir ! Non mais allô quoi ?
Bon ce n’est pas exactement ça, pour avoir travaillé dans l’éducation et avoir eu le rôle de parent de substitution, je sais qu’il faut un cadre, qu’il faut des règles et que les enfants/ados en on besoin pour se construire. C’est aux adultes de donner les repères.
Ce que je ne savais pas et viens de découvrir grâce à un épisode du podcast la Matrescence (référence en fin d'article), c’est que nous avions perdu la main et que notre fils était en insécurité émotionnelle.
J’explique : depuis qu’il à 14 mois, notre fils commence à faire ses nuits. Ce n’est pas totalement parfait, il y a eu beaucoup de nuits morcelées qui se finissaient en cododo dans notre lit (encore parfois aujourd’hui), des périodes où il ne voulait tout simplement plus aller se coucher seul, et de puis ses 16 mois on découvre les joies des terreurs nocturnes ! Autant dire que le sommeil est un concept qui relève du souvenir pour moi !
Seulement les choses se sont gâtées au moment du passage à l’heure d’été. On a cru au début que c’était le décalage horaire, avec en prime une nouvelle lune et sa dernière dent qui perçait. L’univers se liguait contre nous 😱!
Mais ça ne passait pas, le coucher redevenait une angoisse pour moi et donc pour lui. Nos nuits se raccourcissaient et j’allais m’effondrer si on ne trouvait pas une solution. Sans trop comprendre comment, progressivement on est revenu à des endormissements plus courts, à des nuits moins fragmentées, voire complètes, youhou !! La raison que je trouve à cela c’est que sa dent est enfin sortie.
Ce que je viens de comprendre par contre c’est que suite à cet épisode très chaotique, notre fils était en insécurité à cause de moi et de ce que j’avais mis en place.
En effet, la seule solution que j’ai trouvé pour l’apaiser de nouveau et nous permettre à tous de retrouver un semblant de sommeil, c’est de sursoir à ses demandes lors de notre routine du coucher.
Nous avions établi un rituel du soir avec change, lecture de 3 petites histoires, un câlin berceuse et je le pose pour qu’il s’endorme seul dans le noir. Le tout en lui expliquant chaque étape que je répétais tous les soirs. Ça fonctionnait, jusqu’à ce fameux changement d’heure. Après il s’est mis à me réclamer plus d’histoire et plus de câlins et plus de chansons et plus de doudous…le rituel du coucher devenait presque interminable, pour se finir très souvent dans les larmes.
En allant dans son sens, en rajoutant des histoires et des chansons et des câlins, je pensais que ça l’aidait, en fait c’était tout l’inverse. J’ai découvert qu’un bébé, à fortiori un babi, a besoin que ce soit le parent qui fixe les limites, qu’il s’y tienne et n’en déroge pas, sinon cela crée de l’insécurité chez le tout petit. Que lui en demande plus pour tester la disponibilité affective (et non contrer l’autorité) du parent, c’est normal, mais c’est à la figure d’attachement de ne pas se laisser piéger dans ce cercle vicieux.
Au final, dire oui à tout insécurise plus qu’autre chose parce qu’on n’est plus cohérent ; on dit non, mais on fait quand même ; on dit c’est la dernière fois, mais en fait on continue, du coup il est perdu et ça génère du stress chez lui, donc encore plus de demande, donc encore plus de difficulté dans le sommeil.
Je ne m’en veux pas (pour une fois 😉), tout simplement parce que je ne savais pas et que je croyais réellement répondre à ses besoins en allant dans son sens. Comme quoi la frontière est mince entre un besoin réel et une insécurité grandissante.
J’ai compris maintenant et de ce fait j’ai repris les choses en main. C’est moi qui fixe le cadre : 3 histoires, un câlin avec berceuse et je le pose dans son lit. Plus de demande à rallonge, je fais ce que je lui dis et je le sens tellement mieux !
Certes cela peut engendrer chez lui un peu de frustration, mais puisque parallèlement j’ai réussi à déterminer l’heure de ses couchers (sieste et nuit) cela ne provoque pas plus de protestation que ça de sa part.
Je peux le dire maintenant, j’ai réussi à trouver le bon rythme, alors c’est quasiment à la minute près, mais pour avoir passé 21 mois à l’observer et à tester différentes choses, là je sais qu’on a une fenêtre de tir très restreinte pour le coucher et qu’il faut absolument s’y tenir. Pour la sieste c’est 12h30 et le soir c’est 19h30.
Grâce à ces 2 effets combinés, le bon rythme et le contrôle du rituel (et d’un point de vue général de toutes les règles qu’on fixe), il s’endort en moins de 10 secondes, pour une durée de 2h en journée et 12h la nuit.
J’hallucine moi-même en écrivant cela quand on voit d’où on vient (1h30 d’endormissement à la même époque l’an dernier). Alors bien évidement ce n’est pas une science exacte et certains soirs il va mettre 20 secondes à s’endormir plutôt que 10 😉, ou qu’il va se réveiller 3 heures plus tard à cause d’une terreur nocturne (ça pour le coup j’ai pas de solution, à part ne pas le réveiller) et la seule option à ce moment là est de répondre présent.
Rien n’est figé, tout évolue, surtout avec un tout petit, et notre réalité actuelle sera différente l’an prochain (enfin j’espère pas sur ce plan là 🤞), mais je me dis qu’il y a de l’espoir pour tout en fait.
J’entends souvent que tout passe avec les enfants, je n’aime pas cette phrase et je préfère penser que si un bébé/enfant fait ou réagit comme il le fait c’est qu’il y a une bonne raison. Un enfant n’est pas juste chiant par principe, il a son tempérament certes, mais il y a toujours une raison, soit de son côté (les dents…) soit du notre (manque de disponibilité, climat non sécure…).
Et c’est tout notre job de parents que de comprendre tout ça. C’est clairement pas en un mois que ça s’apprend, ni en un an, la preuve moi il m’aura fallu 21 mois ! C’est long, mais je n’ai aucun regret, j’ai tout envisagé, tout exploré, tout essayé. J’ai beaucoup lu, écouté, regardé.
Je sais aujourd’hui qu’on est sur le bon chemin, sa pédiatre m’a confirmé qu’il était le type d’enfant qui avait besoin d’être beaucoup rassuré, d’avoir un cadre clairement établi, des règles définies qui ne bougent pas, et donc la souplesse on peut oublier sur ce point là.
Il est tellement en demande d’information, d’attention, de présence et de sécurité, qu’il n’y a pas actuellement de place à l’impro ou au changement. Cela ne me dérange pas, et je dirai même que depuis sa naissance je suis enfin en phase avec nos pratiques.
Je ne saurai pas l’expliquer mais dès qu’il fallait adapter, modifier, se montrer un peu souple dans les horaires, bousculer un peu les habitudes, j’étais en stress, je sentais que ce n’était pas ce qu’il fallait faire, que ce n’était pas bon pour lui. Pourtant je ne me suis pas écoutée. Je croyais que j’étais trop psycho rigide et que je devais me détendre, que les enfants ça s’adapte facilement. Eh bien pas sur tout visiblement.
Mon intuition de maman était bonne, cela m’apprendra à ne pas l’écouter !
Source :
La Matrescence épisode n°86 (Comment assurer la sécurité émotionnelle de l'enfant ?)