Hier journée des droits des femmes, donc forcément aujourd’hui je voulais aborder un sujet plus féministe et féminin. On ne va donc pas parler bébé, et pas vraiment maternité, on va parler des règles et de leur acolyte le SPM (Syndrome Pré Menstruel).
Déjà je précise que d’autres le font bien mieux que moi, notamment le podcast la Menstruelle qui regorge d’informations et de témoignages, foncez l’écoutez si vous ne connaissez pas !
D’emblée je le dis, vous allez me détester, mais je fais partie de ces femmes qui n’ont jamais eu de douleur de règle. Mais vraiment rien : pas de crampe d’estomac ou de douleur lombaires, pas de changement d’humeur ou même de flux abondant. Rien qui me terrasse au sol ou me plie en 2 durant des heures. A toutes celles qui m’ont traité de bitch en lisant ces lignes 😉, rassurez vous j’ai plein d’autres choses qui déconnent dans ma vie !
Mais c’est vrai que jusqu’à présent mon cycle menstruel a été plutôt cool avec moi, et je sais que ce que j’ai longtemps pris pour la norme, ce que je croyais être pareil pour toutes, est loin de l’être.
En plus d’avoir des règles peu abondantes et plutôt courtes, j’avais jusque là un syndrome pré menstruel assez discret, à tel point que je ne l’ai remarqué qu’il y a quelques années. Mais depuis mon accouchement, les choses se sont un peu gâtées de ce côté là.
Chaque mois j’ai l’impression que des symptômes se rajoutent, qu’ils s’installent tranquilou et prennent leurs aises. J’ignore si c’est possible, en même temps depuis ma grossesse je me dis qu’avec le corps humain tout est absolument possible. En tout cas je constate des signes récurrents chaque mois, une semaine avant mes règles et je me dis que ça ne peut pas être une coïncidence (je ne crois pas au hasard, coïncidence tout ça tout ça).
Au départ, lors de mes premiers cycles particulièrement anarchiques, je n’ai rien remarqué.
Pour la petite histoire, la première fois que j’ai saigné j’étais au collège, aux toilettes, mon pantalon tâché. Je n’ai pas paniqué, je savais ce qui se passait ma mère m’en avait déjà informé bien avant. Par contre il fallait que je trouve une solution pour cacher ce sang que je ne saurais voir (qui a la ref ? 😉), et comme toutes j’ai mis du papier toilette au fond de ma culotte et j’ai noué un pull autour de ma taille. Ce ne fut pas la dernière fois, je pense qu’on s’est toute retrouvé au moins une fois dans cette situation, et encore aujourd’hui lorsque j’ai mes règles je me regarde 15 fois par jour les fesses, non pour admirer mon postérieur, mais pour m’assurer qu’il n’y a pas eu de fuite. J’espérais que ça passerait avec le temps, mais visiblement pas 🤷♀️.
Au fil des années mes règles ont joué au yoyo avec mes nerfs, jusqu’à disparaitre totalement durant des mois, même sous pilule. Bref je n’aime pas ça (qui aime ça ??). C’est chiant, c’est fatigant, c’est prise de tête parce qu’il faut sans cesse penser à avoir une serviette, ou un tampon, ou vider sa cup, ou porter des trucs confort.
Pour le coup je suis team serviette et culotte menstruelle. Je n’ai jamais utilisé autre chose, trop peur au choc toxique et pas à l’aise à l’idée de m’insérer un truc dans le vagin.
Enceinte c’était le bonheur, plus à se prendre la tête avec ça 😌. Bon par contre tu le payes derrière puisqu’avec les lochies on bascule dans un autre game 😱 (cf. Nuit de la java, tranchées…wtf).
Mais mon retour de couche s’est bien passé, un mois et demi après l’arrêt de l’allaitement, pas plus pas moins qu’avant la grossesse, aussi peu prévisible, mais ça je crois que je ne serai jamais réglée comme une horloge suisse ;-).
Pour en revenir à mon SPM, quand j’ai commencé à remarquer sa présence, déjà j’ignorais que ça portait ce nom puisqu’il y a 15 ans personne n’en parlait, et cela se traduisait par une légère augmentation de la température et du volume de mes seins. Rien de flagrant ni de dérangeant.
Puis j’ai remarqué en vieillissant qu’une semaine avant mes règles j’avais des boutons qui apparaissaient ; puis ma température augmentait au même titre que ma fatigue.
A ceci s’est rajouté une sensation de faim permanente cette semaine là, puis un retour de ma libido juste en fin de cycle.
Aujourd’hui je constate que la liste s’allonge, avec des insomnies, toujours plus chaud, et des légers maux de tête qui résultent de ces mauvaises nuits. Je me sens systématiquement moche et grosse durant cette période. Rien n’y fait, je me sens mal dans mon corps, je ne me sens bien dans presque aucun vêtement, d’où la nécessité d’avoir des vêtements conforts dans ces moments là 😉.
Franchement le SPM c’est la merde, et encore je m’en tire bien, ce n’est rien de méchant, rien qui me pousse à vouloir me suicider, parce que pour certaines c’est le cas, cela s’appelle le TDPM, où quand ton SPM part en vrille totale et prend le contrôle de ton corps et de ton cerveau.
Ce qui me pose question c’est pourquoi aucun des gynécologues que j’ai consulté depuis que je suis menstruée ne m’a parlé de SPM, de choc toxique du aux tampons, de sexualité (autrement que par le biais de la contraception), de mes hormones tout simplement. Bon je sais qu’il existe une branche de la médecine pour ça, l’endocrinologie, mais tout de même, le gynécologue reste la première personne qu’on va voir pour traiter de ces sujets. C’est à lui de nous parler de tout ça, surtout quand on est une toute jeune fille.
Sans les réseaux sociaux, sans les podcasts, je ne saurai pas tout ça, alors que j’ai eu accès à une instruction de bon niveau, que j’ai accès à tous les médecins que je veux puisque j’habite en France en 2021 et que je suis plutôt curieuse de tout.
Je ne comprends pas pourquoi les gynécologues sont obsédés par la contraception, ils ont des parts dans les laboratoires pharmaceutiques ou quoi ?
Pour ça pas de souci, on a droit au petit sermon si jamais on n’a pas ou plus de contraception, par contre aucun ne m’a jamais expliqué pourquoi mon corps réagissait de telle ou telle manière une semaine avant mon cycle.
D’ailleurs aucun ne m’a expliqué le fonctionnement d’un cycle, de mon appareil génital et de l’importance de mon périnée. Certes on apprend vaguement ces choses à l’écoles, mais pour ma part cela remonte à la 3e. J’avais 15 ans quand j’ai appris comment fonctionnait le sexe masculin, par contre j’ai peu de souvenir du sexe féminin, et quid de ce truc merveilleux qui s’appelle le clitoris. Je n’ai vu de photo complète du clitoris qu’à 33 ans, c’est un peu fort tout de même !
J’espère sincèrement que les cours de biologie/SVT/science du vivant ont changé, que les profs parlent de tout ça maintenant, qu’ils sont formés aux problématiques du consentement, à la culture du viol et aux questions de genre, mais je doute que l’éducation nationale en soit déjà là. D’ailleurs il n’y a pas que les profs de biologie qui doivent être concernés, cela commence dès la petite enfance où on doit aussi respecter le consentement du tout petit. C’est tout un système de pensée, de fonctionnement qu’il faut revoir. Arrêter de faire porter la responsabilité sur les filles parce que c’est elles qui ont les règles et qui peuvent donner la vie, mais bien responsabiliser les garçons aussi. Leur apprendre que le corps et le sexe d’une femme ne sont pas à leur disposition, que le sang menstruel n’est pas sale ou tabou (merci les pub always avec du sang bleu 🤦♀️) et que ce n’est pas honteux d’aller acheter des serviettes ou des tampons pour sa copine/soeur/femme/fille.
Les règles c’est important, ça nous concerne toutes, mais parce que cela touche les femmes, c’est peu, voire pas pris en compte.
La précarité menstruelle ça existe, trop de femmes n’ont pas accès à des protections périodiques et il y a encore peu, ces produits étaient taxés comme des produits de luxe. Une serviette hygiénique un produit de luxe ???? Il est certain que si cela avait concerné le corps des hommes, cela ferait bien longtemps que les tampons et les serviettes seraient en vente libre un peu partout à des prix très bas, qu’ils en auraient fait leur étendard de la masculinité et qu’ils afficheraient fièrement leurs pantalons tâchés !
Aujourd’hui on parle aussi d’un congé menstruel pour les femmes qui souffrent durant leur règle, alors je suis très mal placée pour donner un avis là dessus puisque je n’ai pas de problème avec ça, mais je comprends totalement qu’on soit en incapacité physique et mentale de travailler quand on est plié en 2 de douleur et qu’on est épuisée parce qu’il ne faut pas oublier qu’on perd du sang durant environ 5 jours, tous les mois de la puberté à la ménopause, ça en fait du budget dépensé pour ce truc qui est tout sauf facultatif, futil ou luxueux.
Pour rassurer les jeunes filles et les futures menstruées, on ne perd que très peu de sang au final tous les mois, entre 5 et 15 ml en fonction de l’abondance du flux. C’est peu, heureusement le corps est bien foutu quand même 😉.
Je voulais finir en parlant du périnée. C’est assez incroyable qu’en tant que femme on ne découvre son existence qu’au moment de la grossesse, mais surtout en post-partum. Avant cela on ne sait pas ce que c’est, et du coup on fait des mouvements très mauvais pour lui, notamment quand on est sportive.
J’ai longtemps fait des abdos classiques, sans me poser trop de questions, croyant même que c’était bon pour mon maintien. Eh bien non ! La façon dont les abdos sont travaillés, les mouvements que les profs de sport enseignent, c’est une catastrophe pour le périnée.
Il faut prendre soin de son périnée, qu’on ait eu un bébé ou non. Il faut le connaître, savoir à quoi il sert et le muscler correctement pour éviter la descente d’organes, les fuites urinaires…
Là encore, ce n’est pas mon gynécologue (qui a suivi ma grossesse pourtant) qui me l’a dit, heureusement que ma sage-femme était là, sinon pour lui tout était ok, même pas besoin de faire de la rééducation. Mais je me suis fait confiance, je sentais que ce n’était pas normal, lorsque je faisais du sport je sentais comme un poids, pas de douleur, mais une gène à l’effort. J’ai donc décidé de faire ces séances de rééducation avec ma sage-femme, et j’ai senti une nette différence assez vite.
C’est donc important d’être à l’écoute de son corps, personne ne sait mieux que nous ce que nous ressentons. Les médecins savent des choses, ont des connaissances techniques essentielles, mais ils ne sont pas dans notre corps et il n’ont pas à minimiser ou remettre en question notre ressenti. Il est là, il est légitime et il ne faut pas l’ignorer.
Le mieux reste encore d’apprendre à connaître son corps, son vagin et ses ressentis. Il n’y a aucune honte à en parler, à avoir ses règles et à se revendiquer féministe.
Sources :
La Matrescence épisode n°75