Traitons de toutes ces petites choses, ces détails dont on nous parle peu durant la grossesse ou même à la maternité, mais qui peuvent nous rendre littéralement dingue !
Autant les tranchées, les lochies (saignement post-partum) et la nuit de la java sont relativement supportables parce qu’elles ont lieu à la maternité, nous ne sommes pas seules, des sage-femmes et des puéricultrices sont là pour nous aider, nous apporter un soutien médical immédiat si besoin. Autant les coliques, les pics de croissance et les pleurs de décharge sont beaucoup plus dur à gérer parce qu’on est seule à la maison, qu’on ne sait pas ce qui se passe ou qu’on ne sait pas comment soulager son tout petit bébé.
Tout d’abord les lochies : ces saignements font suite à la délivrance du placenta et vont s’étendre sur plusieurs jours, 15 au maximum. Ce n’est pas douloureux, ce sont des règles plus plus plus, il faut donc s’équiper en conséquence, avec des protections spéciales maman en plus de celles fournies par la maternité. On est clairement loin du glamour et du glow de la femme enceinte, là c’est Bagdad dans ta culotte, mais ça passe.
Ensuite, viennent les tranchées. Vu le nom on se doute de la joyeuseté qui s’annonce, bah c’est la guerre dans ton utérus en fait. En fait ce sont les contractions de ton utérus qui est en train de reprendre sa taille et sa place originelle. Ça ne dure que 2 jours, et pour celles qui allaitent les sentir est très bon signe, parce qu’on ne les sent généralement qu’au moment des tétées. Si vous les ressentez ça veut donc dire que bébé tête bien et ça c’est vraiment cool ! Les sage-femmes nous donnent des cachets pour soulager un peu la douleur, pour ma part les douleurs étaient tout à fait supportables, et au bout de 2 jours c’était fini, mon corps avait fait son job.
Et pour en finir avec la partie maternité, il y a la fameuse « nuit de la java ». C’est quand ton bébé ne dort pas de la nuit, souvent la 2e nuit. Alors que la veille il se remettait de l’accouchement, là il est au taquet, il pète le feu et compte bien le faire savoir ! C’est lié aussi avec l’allaitement, parce qu’il sent le lait, veut être scotché au sein toutes les heures et pleure beaucoup. A partir de cette nuit là mon bébé a aussi commencé à avoir des coliques, tout s’est alors imbriqué et je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Heureusement les puéricultrices sont là, peuvent nous aider un peu, mais à part attendre que ça se passe il n’y a pas grand chose à faire. Le bon côté c’est que ça favorise la montée de lait qui peut survenir dans les 24h qui suivent. Je me souviens de cette nuit là, mon bébé s’est mis à avoir un hoquet, je ne savais pas si c’était grave ou pas, il ne passait pas. J’ai appelé la puéricultrice pour ça, avec le recul je me rends compte que c’était ridicule comme crainte, mais sur le moment j’étais trop perdue pour raisonner correctement. Il va sans dire qu’un hoquet ce n’est pas douloureux, mais chez les bébés il peut être très long à passer. Et je me souviens aussi de cette nuit parce que depuis on ne dort plus!
Une fois rentrée à la maison, les problèmes ne vont pas s’arrêter pour autant, tout ne fait que commencer…Les pics de croissance, les coliques et les pleurs de décharge vont vite rythmer votre quotidien en vous laissant très souvent démunis et au bout du rouleau, parce que les pleurs d’un bébé, ça stresse vite, et si on ne parvient pas tout de suite à les calmer on se sent impuissant et désemparé.
Quand on devient mère, on se rend vite compte que les raisons de pleurer pour notre bébé sont nombreuses, ce qui en soit ne serait pas un problème si on savait les décrypter. Seulement tout notre job de parent est d’apprendre à décrypter ces pleurs dans un premier temps, or c’est précisément dans ces premiers temps qu’on aurait bien besoin de savoir tout de suite ce qui se passe, de comprendre immédiatement de quoi a besoin notre bébé, ce qui le gêne ou le fait souffrir. Mais ça prend du temps de comprendre un nouveau né, ça demande de la patience et beaucoup d’observation. Seulement quand on est épuisé on est vite à bout de patience, on veut la réponse tout de suite parce que les pleurs dans ces moments là, mon Dieu, c’est juste un supplice. C’est comme si on souffrait avec notre bébé, on a mal pour lui et on se dit qu’il doit être terriblement mal et que plus il pleure parce qu’on ne comprend pas ce qu’il a, plus il souffre.
Déjà je peux dire une chose qui moi m’a rassurée : ces pleurs ne sont pas forcément synonymes de souffrance, c’est juste son seul moyen d’expression. Il pleure pour attirer l’attention des personnes qui s’occupent de lui, pour leur signaler que là il y a quelque chose qui le dérange. Cela peut être de la faim, une couche sale qu’il faut changer rapidement, une température trop élevée ou trop basse dans la pièce, et puis les fameuses « coliques ». Le mot fourre tout pour désigner tous les gaz, les ballonnements, les spasmes intestinaux du bébé. Il y a peu de chance que votre bébé y échappe, tant mieux si c’est le cas, savourez, sinon il existe des positions qui peuvent soulager votre enfant. Il existe aussi une quantité de raisons qui provoquent ces coliques, il faut en parler avec le médecin qui suit le bébé, il vous prescrira peut-être quelque chose pour aider, mais honnêtement très peu de choses fonctionnent. En tout cas on a tout essayé, tout comme pour le mal de dent d’ailleurs, et rien, absolument rien n’a marché sur notre bébé. On a juste pris notre mal en patience, je sais ce n’est pas ce que vous voulez entendre (ou lire) mais je n’ai pas de solution miracle, j’aurais bien aimé. La seule chose qui le soulageait un peu c’était de le mettre en « petit bouddha » ou à plat ventre sur notre avant bras et de le bercer en marchant. N’étant pas une professionnelle, je ne vais pas vous expliquer comment pratiquer ces positions, il vaut mieux demander conseil auprès d’un kiné ou d’un ostéopathe, ou même d’une puéricultrice en PMI. Le portage et le peau à peau avaient tendance à apaiser aussi un peu. Il faut trouver ce qui fonctionne sur son bébé et se dire que ça va finir par passer. C’est ça je pense le mot d’ordre de cet article, ÇA FINIT PAR PASSER. L’alimentation de la maman allaitante peut être un facteur aggravant pour les coliques. Il faut se renseigner là aussi auprès d’une conseillère en lactation, et dans le doute éviter les crudités, le gluten, les produits laitiers et les choses qui sont lourdes à digérer déjà pour soi-même. Durant le 4e trimestre il est bon de privilégier des plats chauds, à base de légumes, légumineuses et céréales complètes. Manger des choses qui ne vont pas trop fatiguer notre système digestif, ainsi notre corps fournit moins d’effort et peut se remettre plus tranquillement. Pour toutes les mamans, je recommande le livre de Céline Chadelat et Marie Mahé-Poulin Le Mois d’Or (voir dans Ressources)
Dans la même veine des pleurs fourre tout, on trouve les pleurs de décharge ou pleurs du soir. Ils surviennent entre 18 et 21h grosso modo, à la tombée de la nuit, à partir de la 3e semaine. Pour le coup on est vraiment démunis, rien ne le soulage puisque par définition il n’a rien. Bien sûr on vérifie en premier les besoins élémentaires, la couche, la faim, le mal de ventre. Une fois qu’on a tout checké et qu’il continue toujours, on peut se dire que ce sont des pleurs de décharge. Alors les premières fois ça surprend, ça déstabilise beaucoup et on est perdu. Là pour le coup il n’a pas mal, c’est juste son trop plein d’émotion de la journée qui s’exprime. Quand on rentre du boulot on peut être à cran, avoir besoin de se défouler physiquement par du sport, ou de vider son sac à son conjoint, c’est pareil pour les bébés. Ils ont vécu beaucoup de choses dans leur journée, même si on ne le voit pas, et encore une fois, leur seul moyen d’expression c’est de pleurer, donc ils se défoulent à leur manière. Ça aussi ça passe au bout de 3/4 mois. Dans ces moments là on le prenait contre nous, on le rassurait en lui parlant beaucoup, en marchant, en écoutant une musique qu’il aimait. Bref il faut là encore trouver ce qui va convenir à votre bébé, rien ne sera magique, mais des petites choses peuvent détourner son attention et le rassurer. Et puis lui dire aussi qu’il a le droit de pleurer, que c’est normal d’évacuer toutes ces émotions, et que vous êtes là pour lui quoi qu’il arrive.
Les pics de croissance sont encore trop méconnus je pense. Avant d’avoir mon fils je ne savais pas ce que c’était et surtout le comportement que ça induirait chez mon bébé. Au cours de la première année il y a plusieurs pics de croissance, le premier au bout de quelques jours, vers le 9e jour, puis à 3 semaines, 3 mois, 6 mois et 9 mois. Ce ne sont pas des données fixes, c’est plus ou moins vers ces âges là. Le bébé grandit en effet par poussée, et durant ces jours là il va réclamer davantage le sein, aura un plus fort besoin de succion, de contact avec sa mère. Il sera aussi plus grognon, plus irritable. Cela ne dure qu’un jour ou deux, mais les premières fois ça peut être très intense, et pour les mères qui allaitent c’est vraiment, vraiment épuisant. Dans ces moments on a tendance à laisser les doutes et la fatigue remettre en question nos capacités à nourrir notre bébé. On se dit qu’on ne doit pas avoir assez de lait, qu’il y a un problème et on est tenté d’arrêter l’allaitement alors que tout est normal. C’est pourquoi savoir ce qui se passe, que ce n’est que le processus naturel de croissance de son bébé permet de se rassurer, de tenir et de ne pas tout lâcher au moment où tout se met en place. Et au fil des mois les pics vont passer un peu plus inaperçu, surtout quand son alimentation commence à se diversifier.
En résumé, tous ces moments que l’on va vivre, que ce soit dans notre chair ou au travers de notre bébé, finissent par passer. Cela ne dure pas, et ça quand on est une jeune maman épuisée c’est une excellente nouvelle ! Bien sûr en grandissant, viennent d’autres problèmes, les poussées dentaires, le sommeil qui se raréfie, les chutes…la vie de parent est ponctuée d’imprévus, de crises à gérer, d’angoisses à contenir. Mais c’est aussi et surtout une expérience merveilleuse, qui nous fait grandir, qui révèle d’autres facettes de notre personnalité qu’on ne soupçonnait pas. C’est aussi une somme incalculable de bonheur et d’amour; une vraie force qui nous permet d’avancer et de croire que le monde, ou plutôt l’humanité, n’est pas si pourri.