Si tu aimes les trucs atypiques, les trucs qui font tiquer ta famille et qui provoque des réactions du genre « mais qu’est ce que c’est encore que ton truc ? 🤷🏽♀️🤨🤔🤦🏻♀️ », cet article est fait pour toi.
La DME : qu’est ce que c’est, pourquoi, quand, comment ?
Première question qu’on se pose quand on entend cet acronyme : « c’est quoi ? »
Il s’agit d’un mode de diversification où le bébé est aux commandes. Une alternative à la diversification classique commencée à 4 mois à la petite cuillère avec des aliments broyés, sous forme de purée ou de compote. La DME privilégie l’autonomie, la découverte des aliments de façon multi sensorielle et le respect de la physiologie. Au premier abord ça fait très bobo-hippie-Montessori. Et peut-être que ça l’est, mais moi j’y ai tout de suite vu la liberté pour mon enfant et une autre façon d’apprendre, d’évoluer.
Bon alors clairement on ne se lance pas dans la DME par inadvertance ou par hasard. Non. C’est un choix, un vrai, qui découle d’une réflexion. Tu ne t’aventures pas hors des sentiers battus si tu n’as pas une bonne raison. Au mieux ce terme pose question, au pire il suscite le débat et la controverse.
Le choix d’une diversification autrement, libre et autonome ne va pas faire l’unanimité. Si c’est le consensus que tu cherches ne vas pas sur ce chemin parce qu’il est pavé de questionnements intrusifs, de remarques déplacées et de jugements péremptoires culpabilisants.
Aujourd’hui si tu veux élever ton enfant comme tu le souhaites tu dois d’abord être validée par la société, par tes proches et par tes voisins de paliers 😟.
La DME est un choix audacieux, un brin provocateur et surtout rempli d’espoir et de confiance pour le développement de son enfant.
Notre choix de ce mode de diversification, comme je l’ai dit, n’a pas surgit un beau matin. J’en ai entendu parler au détour d’une vidéo de Coline, puis je me suis renseignée, j’ai lu, regardé, écouté des témoignages de mamans, de pédiatres et autres. Avant de se lancer il faut vraiment s’informer, ce n’est pas optionnel à mon sens pour être sereine, pour savoir dans quoi on s’embarque et pour faire face aux critiques et autres réactions d’un entourage pas toujours très soutenant 😒.
Bon au vu de mon parcours depuis le début de ma grossesse j’ai envie de dire que faire ce choix encore atypique était assez évident 😆. Oui, après une grossesse surprise, un choix d’accouchement physiologique très affirmé, un allaitement, l’éducation positive et la motricité libre au centre de tout, la DME était pour MOI ! En réalité pour nous, parce que je ne l’aurais pas fait sans l’accord du papa, même s’il m’a laissé gérer le temps de s’en sentir capable. Je comprenais qu’il ne soit pas à l’aise avec ça, j’ai donc pris en charge les repas, j’ai assumé jusqu’au bout mon choix et ne l’ai jamais regretté, pas une seconde. Et finalement il s’est senti en confiance au bout de deux mois, tant il était épaté par les exploits de son fils 😁.
Pourquoi ce choix plutôt que de suivre le schéma classique de la diversification à 4 mois ?
Plein de raisons.
Déjà je tiens à dire qu’il n’y a pas une option meilleure que l’autre. C’est différent et les deux présentent des avantages et des inconvénients. J’ai tout de suite été séduite par la DME parce que c’était la suite logique de mon parcours « naturel », liberté de l’enfant et respect de son rythme de développement.
C’était aussi à mon sens une suite parfaite à mon allaitement.
Et puis ce que je voyais des habiletés des bébés en DME me sidérait. Leur motricité fine était bien plus avancée que pour les autres, une autonomie immédiate et surtout gérer sa satiété et non lui imposer des quantités et un ordre pré établi d’aliments.
Je l'ai dit plus haut, la DME pour moi c’était la liberté. Dans les faits la liberté demande quand même pas mal de préparation, mais autant que des petits pots faits maison. Parce que oui, en DME tu cuisines, mais le gros avantage c’est que tu cuisines la même chose que pour toi, sous une forme adaptée aux habilités de ton bébé. Par exemple si tu cuisines un steak haché tu lui présenteras sous forme de boulettes. Les currys des légumes, les ratatouilles, les muffins (salés ou sucrés) il mange comme nous, c’est moins prise de tête et il découvre des tas de textures et de saveurs très rapidement puisqu’il n’y a pas d’ordre d’introduction des aliments.
Attention toutefois aux allergènes, là par contre il faut respecter la même règle qu’en diversification classique. Un seul allergène à la fois, on le présente une fois et on attend 3 jours avant de lui en présenter un autre.
Pour tout le reste c’est libre, c’est en fonction de la saison et des envies du cuisinier 😉.
Quand commencer la DME ?
Pas avant 6 mois, quand bébé sait se tenir assis seul et qu’il présente un intérêt pour la nourriture.
Pourquoi ces trois critères doivent-ils être respectés ?
Avant 6 mois le système digestif du bébé n’est pas capable de gérer des morceaux.
Se tenir assis est essentiel pour qu’il se tienne bien droit dans sa chaise et ainsi ne risque pas de s’étouffer.
Et c’est mieux qu’il présente de l’intérêt pour une activité qui va tout de même se répéter plusieurs fois par jour tous les jours pour le restant de sa vie 😁. Même si au début on ne commence qu’avec un ou deux repas 😉.
J’ai donc attendu qu’il ait 6 mois révolus, qu’il se tienne assis (à différencier de savoir se mettre assis tout seul qui vient bien plus tard souvent, nous il avait 10 mois) et pour le dernier point il mettait absolument tout à la bouche il nous voyait manger et lorgnait sérieusement sur nos assiettes.
Il a donc fait son premier repas solide à 6 mois et demi. J’ai opté pour le repas du midi les premiers jours, et très vite j’ai ajouté le goûter. Par contre pour le petit déjeuner c’est venu plus tard, et le dîner j’ai attendu encore. On sentait que le soir il était trop fatigué et énervé, un biberon était largement suffisant. Il a commencé à prendre ses repas du soirs au moment de son entrée en crèche, à 13 mois. Mais il n’y a pas de règle, il faut observer son bébé, voir comment il réagit et si il aime ça. Le notre a tout de suite était emballé, il a mâché comme il faut d’emblée, il nous avait beaucoup observé 😉. Mais d’autres enfants mettrons plus de temps pour apprécier et trouver la coordination main-bouche-œil. Il faut rester à l’écoute de son bébé et ressayer plus tard. Pareil pour un aliment qu’il n’aime pas, on ne force pas, mais on lui représente un autre jour, sous une autre forme peut être. Il paraît qu’il faut présenter 7 fois un aliment avant que le bébé ne l’accepte. Nous à part la patate et la courgette pour l’instant tout passe bien, et encore selon comment je les cuisine il va plus ou moins les manger facilement 😊.
Comment pratiquer la DME ?
Avec une chaise haute, de la bouffe et un bébé, voilà !
Les premiers temps pas besoin de couvert ou d’assiette. Moi je posais à même le plateau de la chaise haute (retrouvez le modèle dans l’article Mes indispensables puéricultures) sinon il jouait avec l’assiette et tout se renversait.
Au bout d’un mois quand j’ai vu qu’il maîtrisait bien la mastication et la prise des aliments j’ai commencé les cuillères pré remplies pour la compote. Là encore il devait être prêt puisqu’il a aussitôt saisi le concept et n’a pas fait de confusion morceau à mâcher/cuillère à aspirer. C’est le risque quand on fait un mix des deux méthodes, ce qui est déconseillé par les spécialistes de la DME car c’est ça qui provoque les étouffements ou les fausses routes.
Parlons des « risques »
Tous ceux qui vont revenir dans les questions dès que tu vas commencer à évoquer cette méthode à ton entourage, et qui en fait ne sont pas valables, ou en tout cas le sont autant que pour une diversification classique.
N’hésitez pas à consulter le compte de bébé mange seul sur Insta, elle en parle très bien, elle détaille tout, c’est ma source principale en matière de DME. D’autres ressources sont en bas de page 😉.
Le risque d’étouffement : c’est là l’intérêt d’attendre que bébé se tienne bien assis tout seul, ne penche pas d’un côté une fois installé dans sa chaise haute, et d’ailleurs toujours le faire manger dans une chaise haute, plutôt que sur les genoux (en tout cas pas les premiers mois). Et toujours à ce sujet, le mieux c’est d’avoir une chaise qui ne s’attache que par le bas du corps. C’est mieux si bébé est libre de ses mouvements sur le haut du corps, ainsi pouvoir se pencher en avant pour recracher un morceau, lever les bras à son aise pour prendre un aliment ou lever son verre ou sa cuillère, etc. Une fois que tout ça est bien respecté, il faut présenter à bébé des morceaux qui soient adaptés à ses habiletés et sa mâchoire. Donc les premiers temps des aliments mous mais qui se tiennent quand on les tient (type pomme de terre, patate douce, courge, bouquet de choux fleur ou de brocolis, banane bien mûre, avocat mur, carotte cuite, etc.) et de la taille du poing de son bébé. Moi je faisais des bâtonnets de tout, de carotte, de pomme de terre, de courgette 😉. Pour tester et savoir si ce qu’on propose est adapté, il faut qu’on puisse l’écraser entre nos lèvres.
Pour le reste il faut rester en permanence avec son enfant, le regarder et s’assurer avant qu’il ne quitte sa chaise, qu’il n’a pas fait de réserve dans sa bouche. C’est facile avec leurs petites joues de hamster de dissimuler un petit morceau, et si on l’allonge ensuite c’est là qu’il peut s’étouffer. Du coup ici on vérifiait toujours sa bouche en passant le petit doigt à l’intérieur (côtés et palais) ou en lui faisant ouvrir en grand en l’appâtant avec le biberon (oui quand ils commencent à avoir pas mal de dents ils ne veulent plus ouvrir la bouche, ou alors pour nous mordre, et ça fait MAL !).
Il faut aussi faire confiance à son bébé. L’être humain a ce qu’on appelle un réflexe vomitif lorsqu’il avale de travers, un haut le coeur qui fait que le morceau va revenir instinctivement vers l’avant quand il est parti trop au fond. Le bébé va tirer au coeur comme on dit chez moi, tirer la langue et il faut le laisser faire, c’est en intervenant qu’on risque de repousser le morceau encore plus loin et d’obstruer la voie. Quand on voit que vraiment il n’y arrive pas et qu’il a du mal à respirer là il faut intervenir (sans paniquer). Et quand les hauts le coeur ou les gag se produisent il faut rester calme, encourager son enfant, lui dire quoi faire sans aller mettre son doigt dans sa bouche. Oui quand ça arrive on a le coeur qui s’emballe, notre respiration se bloque et les jambes qui manquent de se dérober, mais vraiment il faut rester calme (facile à dire, moi la première fois j’étais en panique totale, alors qu’il avait très bien géré).
La fausse route : comme n’importe qui, quand tu avales quelque chose parfois ça va du mauvais côté, là ça peut arriver, mais ce n’est pas parce que c’est un morceau que c’est plus dangereux. Moi je fais des fausses routes en buvant de l’eau. Un bébé qui ne mange que des compotes et des purées a autant de risques d’en faire qu’un bébé en DME.
Lui donner de mauvaises habitudes : « il mangera toute sa vie avec ses doigts ce petit ! » Non non, il apprendra à se servir de couvert en son temps, comme les autres enfants. D’ailleurs à 7 mois et demi mon fils mangeait tout seul à la cuillère. Il sait gérer, et les verres aussi. Boire au verre c’est toute une aventure, j’avoue que je le tiens encore souvent, sinon je devrais passer le reste de ma journée à tout éponger 🤦♀️.
Au contraire comme je l’ai expliqué plus haut, il prend de bonnes habitudes puisqu’il apprend à gérer sa faim, c’est lui qui sait quand il n’en veut plus, quand il préfère manger telle ou telle chose. Parfois c’est un flop monumental, il ne veut rien de ce que j’ai préparé, bon j’essaie d’avoir au moins toujours un ou deux aliments qu’il aime et qu’il connait, mais au début il arrivait qu’il ne mange qu’une craquotte de Pain des fleurs. Heureusement il y a le lait, on compensait avec un plus gros biberon et puis c’est tout.
Il va en mettre partout, ça salit beaucoup plus : bon pas un risque à proprement parler, mais ça revient souvent, et au début c’est vrai qu’on a passé beaucoup de temps à nettoyer après son repas. Jusqu’au jour où on a eu une illumination en mettant une grande serviette sous sa chaise, ainsi les morceaux tombés sont soient réutilisés, soient jetés (pas d’animaux à la maison, mais cela ferait leur bonheur 😉).
Réutilisés dans le sens où je m’en sers pour lui faire des galettes de légumes ou des soupes ou des purées que j’étales sur du pain toasté. Tout se recycle chez nous, on ne gâche pas !
Plus de soucis de ménage, et on fait pareil quand on est à l’extérieur. Pour le moment on n’a pas testé le restaurant avec lui, pour la bonne et simple raison qu’il y a cette petite chose qui circule et qui s’appelle la Covid-19, donc on évite les resto !
Les bénéfices, et ils sont nombreux à mon sens :
Ses habiletés en motricité fine, sa découverte des aliments, des goûts, des odeurs, son développement cognitif. Tout s’accélère avec la diversification, il a tellement progressé en l’espace de quelques semaines. Je l’ai vu concrètement grandir. Prendre en pince des aliments de plus en plus petits, pousser l’aliment avec sa main libre, rattraper un morceau, porter la cuillère à la bouche sans se la mettre dans l’oeil. La durée des repas s’est allongée assez vite, il prend plaisir à manger, à gouter de nouveaux aliments, il ne rechigne jamais, même si il n’aime pas, il laisse sa chance au produit 😉.
Il a longtemps mangé des aliments bruts, natures, je voulais qu’il connaisse le goût avant de l’incorporer dans une préparation plus élaborée, et du coup il connait le vrai goût des aliments. Ça reste d’ailleurs ce qu’il préfère manger, des brocolis natures c’est la base pour lui !
Bien sûr qu’il y a des avantages à la diversification classique, ne l’ayant pas pratiquée je ne peux en parler, mais il me semble important que les parents soient juste informés des choix qu’ils ont. Je ne dis pas que tous les enfants doivent faire la DME, que c’est merveilleux et qu’il n’y a aucun souci, non c’est parfois chaotique et déroutant, mais si on se fait confiance et qu’on fait confiance à son enfant ça peut être une aventure incroyable pour les parents comme l’enfant 😊.
IG bébé mange seul et comme_des_grands.dme
Groupe FB diversification menée par l’enfant
Vidéo Et pourquoi pas Coline
Ouvrages spécialisés dans la page Ressources