J’ai parlé d’une trilogie sur le sujet, mais je tenais à faire cet article bonus, parce qu’au fond mon histoire on s’en fout un peu, en tout cas tout le monde n’est pas forcément intéressé par ma vie 😉 et mon égo et moi le comprenons parfaitement 😄.
C’est pour cela que je voulais rajouter cet article pratico-pratique, pour que celles qui souhaitent allaiter y trouvent des infos concrètes pour leurs débuts, et que celles qui sont déjà dedans y puisent des astuces en cas de problèmes ou de doutes.
Toutes ces réflexions ne sont pas uniquement le fruit de mon constat, j’ai lu pleins d’articles sur le sujet, le site de la Leche League est génial pour ça. J’ai aussi écouté différents podcast, la Matrescence, Bliss Stories, j’ai écouté des professionnels de santé en parler dans divers médias et j’ai beaucoup observé mon bébé.
J’ai beaucoup appris de mes erreurs et je souhaite transmettre maintenant pour que d’autres mamans ne vivent pas ce que j’ai vécu, à savoir le doute, la solitude, la désinformation.
On n’est pas obligée d’allaiter, je le répète à nouveau ici, c’est à chaque mère de faire le choix qui lui convient, mais sans information il n’y a pas de choix possible. Une maman informée et une maman libérée !
Comme vous l’aurez peut-être remarqué si vous êtes allés sur ma page Ressources (que je vous recommande 😉), je n’ai pas référencé de livre traitant de l’allaitement.
Pour la bonne et simple raison que je n’en ai pas lu.
Enceinte je n’ai pas voulu, je me suis informée autrement, et puis vous aurez compris au travers de mon récit, que j’étais très naïve à cette période.
Ensuite j’étais trop dans mes problèmes, j’avais besoin d’infos et de solutions immédiates (podcasts, articles, vidéos…), un livre aurait été trop long.
Et puis quand tout s’est arrêté je n’y ai plus vu d’intérêt, cela n’aurait fait que remuer le couteau dans la plaie, je ne pouvais plus.
Mais sachez qu’il existe plein de livres sur l’allaitement 😁.
Pour ma part je trouve que le sujet ne se prête pas forcément au format papier. C’est un sujet qui demande du concret, donc plutôt un support visuel.
Comme je le disais, je me suis informée autrement, par le biais de vidéos surtout, mais aussi de travaux pratiques avec ma sage-femme (notamment les positions).
Même cet article que je rédige, au fond il n’est que théorique, il peut apporter des renseignements, mais je vous recommande vivement d’aller sur les liens notifiés en bas de page.
Avant de se lancer dans la grande aventure de l’allaitement il est bon de savoir deux trois petites choses, histoire d’être prête, sans cliché ni tabou.
Point santé sur le lait maternel :
Malgré tous les bienfaits de « l’or blanc », il n’est pas magique ! N’allaitez pas pour vous prémunir d’un hypothétique futur cancer ou pour perdre plus vite vos kilos de grossesse, parce que clairement pour l’un comme pour l’autre, ça ne fonctionne pas.
Forte de toutes ces informations, n’allaitez que si vous en avez envie, que cela vous fait plaisir et que vous aimez ça.
La seule certitude c’est votre ressenti, vous et votre corps. Tout le reste n’est que spéculation. Alors à tous les porteurs d’injonctions et de pressions sociales : lâchez nous les seins ! (Et l’utérus, comme le dit très bien Fiona Schmidt 😉)
Maintenant que nous avons défriché le terrain, rentrons dans le vif du sujet.
L’allaitement dans la pratique on fait comment ?
La gestion du tire-lait :
Le tire-lait : la bête ! Le mien a trôné au milieu de ma cuisine durant 5 mois, il était sous mes yeux à me narguer. Le jour où je l’ai rendu à ma pharmacie j’étais tellement soulagée, libérée d’un poids. Je tournais une page, douloureusement, mais je savais que je passais à autre chose de moins lourd à porter pour moi.
En pratique le tire-lait c’est très utile, c’est efficace et surtout économique si comme moi on le loue à la pharmacie (sur ordonnance de son médecin ou de sa sage-femme).
Je recommande cette option si on sait qu’on veut allaiter longtemps et qu’on va devoir souvent donner des biberons à son bébé (crèche, assistante maternelle, famille…). Leurs machines sont plus puissantes que celles qu’on peut trouver dans le commerce et au top de ce qui se fait dans le domaine. Clairement un petit tire lait à batterie rechargeable ou manuel n’aurait pas fait l’affaire pour moi. Pour info, la marque Medela est top, ils maitrisent leur sujet les gars !
Si on loue, il faut juste acheter le pack téterelles et récipients, mais ce n’est pas très onéreux, d’autant que la mutuelle prend en charge 50% de la facture, à vous d’en faire la demande.
Le mieux est de vous renseigner au préalable auprès de votre pharmacien qui vous expliquera tout (le mien a été formidable), mais surtout ne partez pas de la maternité sans votre taille de téton. Des réglettes spécialement prévues pour ça vous indiqueront la taille à prendre à la pharmacie.
La téterelle c’est l’embout que l’on place sur le sein, donc s’il est trop petit le téton va être comprimé dedans et ça sera un carnage pour vous ; s’il est trop grand le lait ne sera pas correctement exprimé, le sein ne sera donc pas vidé, on risque les engorgements.
Cela peut paraitre technique au premier abord, mais en fait c’est simple, le plus important c’est d’avoir la bonne taille pour éviter tout désagrément ou douleur.
Par contre le tire lait ne peut pas remplacer le bébé. C’est-à-dire que si on veut un allaitement exclusif optimal et efficace, il faut que le bébé tète régulièrement au sein. Seule sa succion si particulière peut faire fonctionner la fabrique à lait. Le tire lait est là en complément, pour soulager quand il y a un trop plein, pour faire des réserves et donner quand on n’est pas là.
J’avoue qu’il y a plus glamour comme accessoire de maternité. J’ai assez peu utilisé la fonction double pompage parce que dans ces moments là je me sentais en mode « vache laitière » qu’on est en train de traire. Ce n’était pas possible pour moi, pour le peu de féminité qu’il me restait, mais surtout pour mon conjoint, je ne voulais pas qu’il me voit ainsi 🙅♀️.
Je pense que le tire-lait laisse plus de séquelles physiques que les tétées du bébé. Les seins ne sont plus jamais les mêmes après ça, en tout cas c’est ce que disent beaucoup de mamans, et mon expérience tend vers ce constat. Mes seins ont gardé les stigmates de cet allaitement, j’en ai pris mon parti, cela ne me dérange pas, mais pour celles qui aimaient leur poitrine avant d’être enceinte, je peux comprendre que le avant/après soit violent et douloureux à encaisser.
Le bébé et l’allaitement :
Le sevrage : quand, comment ?
Je laisse à chacune le soin du pourquoi, nos raisons nous appartiennent et sont toutes valables. Pas besoin de s’en justifier. Ceci dit, la reprise du travail marque souvent la fin de son allaitement.
Alors pour certaines se sera bien vécu, souhaité même, et pour d’autres se sera un déchirement.
Pour ces dernières sachez que la loi vous protège et met en place des dispositifs pour vous aider à continuer à allaiter au travail. Certes il y a la théorie, qui peut s’avérer à des années lumières de la pratique, mais renseignez-vous et parlez-en avec votre employeur.
Là encore il faut être indulgente et bienveillante envers soi. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas fait les 6 mois qu’on s’était fixé qu’on est une mauvaise mère ou une incapable. Allaiter ne serait-ce qu’une fois, qu’une heure, qu’une semaine ou qu’un mois, c’est déjà énorme !
Je sais que ça peut être décevant de ne pas atteindre l’objectif qu’on s’était fixé, mais cela ne doit pas remettre en cause la mère qu’on est pour autant. Ce qui fait de nous une maman c’est tellement de choses, pas que la façon dont on nourrit notre bébé, alors déculpabilisons nous. On fait ce qu’on peut !
Ce que je sais c’est qu’il faut prendre le temps de l’amener, cela s’anticipe donc, pas comme moi à l’arrache du jour au lendemain plus de sein. Je sais que cet arrêt fut brutal pour mon fils, il l’a mal vécu et moi aussi, donc on doit pouvoir faire autrement.
Pour toutes celles qui veulent mieux s’y prendre que moi, qui veulent se donner le temps, demandez à une consultante en lactation, à votre sage-femme, et écoutez vos besoins, votre ressenti.
Ce que j’ai retenu toutefois, c’est qu’il faut parler à son bébé, lui dire et lui expliquer les choses. Il comprend déjà très bien.
Bien sûr dans le meilleur des cas c’est une décision commune, l’enfant se détourne du sein et la mère lâche prise, mais pour les autres configurations il faut des méthodes concrètes.
Ma sage-femme m’avait expliqué qu’il fallait remplacer d’abord une tétée par jour, et progressivement les supprimer les unes après les autres. Mais on peut aussi n’en garder qu’une durant plusieurs années. Il n’y a pas de règle, c’est au feeling, en fonction de son bébé.
Il faut savoir aussi que s’il n’y a pas de durée minimum, il n’y a pas non plus de durée maximum pour allaiter ; cela peut aller jusqu’au sevrage naturel, entre 2 et 6 ans, quand l’enfant choisit de ne plus téter. Allaiter un enfant de 3 ans n’est pas mal ; on n’est pas un monstre si on donne le sein à un enfant, et non plus à un bébé, mais c’est encore mal vu et tabou.
Sources :
La maison des maternelles (beaucoup de vidéos sur le sujet sur leur site)
La Leche League (LLL)
Podcast Bliss stories. spécial allaitement