Un temps pour soi

24 heures de solitude

Publié il y a 3 ans

Ce week end j’ai eu la grande surprise et le privilège de passer 24H seule dans un endroit où on a pris soin de moi et où j’ai pu juste ne rien faire.

 

Bon j’étais pas prête clairement, c’était un beau cadeau de mon chéri. Un super hôtel, un spa, un massage du corps, room service et chambre au top, bref je me demande ce que j’ai fait pour mériter un tel cadeau 🤷‍♀️.

 

 

Cela m’a donc amené à réfléchir à la dernière fois où j’avais pris du temps rien que pour moi.

Le constat est sans appel, depuis la naissance du plumeau jamais ! En tout cas pas autant ni sur une aussi longue période.

J’ai bien déjà eu des soins d’offert depuis ces 27 derniers mois, mais ça ne dure qu’une heure, et bien souvent je me dépêche pour revenir aussitôt, ou bien j’en profite pour faire les courses, donc ce n’est jamais un vrai temps pour moi.

 

Mais au delà du fait que je n’ai jamais ce temps à moi, je dois admettre qu’il m’a fallu aussi du temps pour m’en rendre compte.

Non seulement je me dédiais corps et âme à mon bébé et ma famille, mais en plus je n’en avais pas conscience.

 

La première fois que j’ai exprimé ce constat et j’ai dit stop là il faut que je sois seule pour faire des trucs que j’aime pendant 2h, le plumeau avait 5 mois et demi. Je l’ai fait, 2 heures de shopping et puis je regardais tout le temps ma montre car il était toujours allaité donc je devais être rentrée pour la prochaine tétée.

L’allaitement m’a vraiment pris la tête pour ça, je le dis honnêtement. C’était beau, c’était douloureux et je ne regrette pas, mais dans mon cas je me sentais bloquée à la maison avec mon bébé.

Je ne voulais pas allaiter en public, pas par pudeur ou gène ou honte, mais parce que l’allaitement se passait mal, je devais toujours avoir un biberon de lait maternel en plus à lui donner, donc c’était trop de contrainte, autant rester chez moi pour le faire.

Ce qui fait que le jour où j’ai cessé l’allaitement je me suis sentie libre. J’ai pas d’autre mot et ça me fait mal de le reconnaitre. J’étais pas prête à autant de galères et de sacrifices, si j’avais su j’aurais fait tout pareil mais en m’écoutant moi et en faisant confiance à mon corps, lui seul savait. Mais bon c’est passé et j’ai accepté mon histoire avec mon fils, mon histoire avec mon allaitement foireux 😉.

 

Mais c’est ce qui explique pourquoi je ne prenais jamais de temps pour moi, pourquoi je me devais entièrement à mon bébé. C’est sûrement un raisonnement aberrant pour les mères qui choisissent de ne pas allaiter ou pour celles pour qui l’allaitement se passe bien, qui ont l’habitude de dégainer le sein partout sans souci (durant ma grossesse je voulais être de ces mères là). Bah oui mais chacune a son histoire et le vit à sa façon.

 

 

Aujourd’hui que le plumeau est grand (27 mois 😱) je peux prendre du temps pour moi.

Ce qui est marrant c’est qu’en couple on le fait de temps en temps, on a moins de scrupule à confier notre fils à ses grand-parents pour partir en week end ou juste sortir un soir en amoureux ou juste dormir. Mais seule non. Je ne l’avais pas fait, alors que mon mari oui. L’occasion ne c’était pas présentée non plus j’imagine, mais si on attend qu’elle se présente, je crois que ça ne vient jamais 😉.

Là c’est mon mari qui a voulu m’offrir ce temps, cet espace de solitude dont j’ai tant besoin en bonne introvertie que je suis et qui me fait cruellement défaut depuis tant de mois.

 

Bon par contre ce n’est pas facile de ne rien faire ou de ne plus penser à tout ce qu’on laisse en suspens pendant qu’on se prélasse confortablement. Je ressens beaucoup de culpabilité de laisser mon mari tout gérer à la maison, sachant que le plumeau n’est pas en forme.

 

J’ai eu beaucoup de mal à lâcher ma to do list du week end pour venir m’installer dans une chambre d’hôtel 5 étoiles et ne plus rien faire de ce que j’avais prévu.

J’ai eu du mal à décrocher du travail, de tout ce qui m’attendait lundi au bureau.

J’ai eu du mal à ne plus penser à ma charge mentale tout simplement. Elle est là et bien ancrée dans mon cerveau et mon quotidien.

Et c’est certes très agréable cette parenthèse enchantée, mais quand je rentre chez moi, il y a tout ce que je n’ai pas eu le temps de faire que je dois rattraper en moins de 8 heures.

C’est peut-être très bête, mais mon repassage m’attend toujours, mon batch cooking de la semaine aussi, mes mails pour l’asso que je gère aussi, mes articles pour le site, et puis passer du temps avec mes hommes.

 

 

Si on me demandait si ça m’a fait du bien, je dirai oui bien sûr, mais pour être honnête je n’ai pas totalement réussi à éteindre mon cerveau durant cette parenthèse. Je pensais à mille choses à la fois ; je suis tellement dans l’anticipation que j’ai beaucoup de mal à vivre l’instant présent, ça stresse beaucoup. Être dans le présent m’angoisse car je ne suis pas dans le contrôle, si je me laisse aller je ne peux plus rien maitriser et moi ça m’angoisse énormément.

Je ne planifie pas tout tout le temps, mais j’aime avoir une visibilité sur plusieurs jours, ça me rassure, ça m’apaise et me sécurise. Il faudrait probablement que je consulte, mais c’est aussi ma nature, et au bout d’un moment je ne veux plus lutter contre qui je suis. Je sais qui je suis, je sais comment je fonctionne, ça me va ainsi.

 

Mais bon si on m’offrait une nuit supplémentaire je ne dirai pas non non plus 😜.