Post-partum, sexualité et contraception

Quand sexualité et contraception riment avec pression !


Sujet encore tabou dans notre société. Comme si le corps des femmes une fois qu’elles ont accouché, se remettait aussitôt en marche comme avant, que tout était pareil et qu’on pouvait faire comme si un être humain de plusieurs kilos n’avait pas traversé notre vagin, réagencé tous nos organes et laissé quelques cicatrices au passage.

Si vous cherchez des infos et conseils pour reprendre une sexualité après un accouchement, vous n'êtes pas au bon endroit. Cet article parle de mon vécu et surtout de la pression que j'ai ressenti pour reprendre une contraception de la part de professionnels de santé. 

Le seul conseil que je peux donner, c'est qu'il n'y a d'obligation à rien ! Vous n'êtes pas tenue d'avoir envie de refaire l'amour. Vous n'êtes pas tenue d'avoir une contraception. Vous n'êtes pas tenue d'avoir des relations sexuelles avec votre conjoint si vous n'en avez pas envie ! Vous seule savez ce qui est bon pour vous et ce que vous voulez ou ne voulez pas dans votre corps !

 

Je vais commencer par la sexualité.

Enceinte on se pose beaucoup de questions, et même si on sait que faire l’amour avec son partenaire ne fait pas de mal au bébé, on a tout de même un doute en arrière fond, une sensation étrange de ne plus s’appartenir totalement et donc de partager nos ressentis physiques avec notre bébé.

Personnellement, plus mon bébé grandissait en moi, plus j’étais mal à l’aise lors de ces moments intimes avec mon conjoint. C’était étrange de sentir à la fois mon bébé bouger et de ressentir le plaisir me submerger. Cela me demandait une gymnastique cérébrale que mon cerveau n’a plus voulu faire arrivé au 8e mois. Et mon mec était totalement d’accord avec ça, lui non plus n’avait plus envie. Notre libido n’est pas toujours synchro mais dans ce cas elle le fut est c’était agréable de savoir qu’on était sur la même longueur d’onde. Être en phase dans un couple c’est essentiel 😉.

 

 

Une fois notre petit plumeau au creux de nos bras, plus rien d’autre ne comptait, pour le papa comme pour moi, donc la poursuite de cette abstinence n’a même pas été un sujet entre nous.

 

Au fil des mois, des sensations ont commencé à revenir, mais tant que j’allaitais je n’avais aucune libido. Mon corps était une fabrique de lait, je ne m’appartenais plus vraiment, alors me donner à quelqu’un d’autre ce n’était pas envisageable.

L’image que j’avais de moi n’était pas terrible, elle ne l’a jamais vraiment été, mais en post-partum c’était pire. Je ne pouvais pas supporter qu’il me touche les seins par exemple, puisqu’ils étaient devenu le symbole de ma maternité ; ils étaient dédiés à l’alimentation de mon fils et non plus à un quelconque plaisir sexuel.

 

En plus de l’absence de libido, je n’avais tout simplement ni l’énergie ni le temps ni l’espace pour faire l’amour.

Notre fils a dormi dans notre chambre jusqu’à ses 6 mois, à partir de là les câlins passent au second plan.

Et puis physiquement je ne me sentais pas prête. Je n’avais pas eu un accouchement difficile, toutefois j’ai eu une belle déchirure qui a nécessité des points de suture, donc réintroduire quelque chose dans mon vagin c’était no way !

Et même quand je me suis sentie prête, j’appréhendais beaucoup. Nous avons pris notre temps, les premières fois n’ont pas été très agréable la première fois.

Puis progressivement ça s’est amélioré. Mais je n’ai vraiment retrouvé mes sensations et ma libido qu’après mon retour de couches, presque 7 mois après l’accouchement.

 

J’imagine que pour certaines femmes cela prend moins de temps et pour d’autres davantage. Ce qu’il faut c’est se laisser le temps, ne rien forcer et être à l’écoute de son corps, de ses envies. J’ai toujours procédé ainsi, mais en post-partum c’est encore plus important.

 

La sexualité est une chose merveilleuse, importante dans une relation, même si je ne pense pas que se soit le ciment du couple, néanmoins il ne faut pas la pratiquer uniquement pour faire plaisir à son partenaire. Il faut vouloir se faire plaisir aussi ; il faut se sentir à l’aise avec son corps et en confiance. Or un corps après une grossesse et un accouchement n’est plus le même, et pour une femme c’est parfois très perturbant.

 

Mon corps ne me plaisait pas. Je n’acceptais pas ce qu’il était devenu et je ne comprenais pas que mon chéri puisse l’accepter.

Alors certes je suis reconnaissante à mon corps d’avoir porté et donné la vie, c’est incroyable, mais entre nous, rien qu’entre moi et mon miroir, ce n’est pas ça que je voyais. Je voyais des bourrelets, du ventre, des seins énormes, je ne pouvais pas accepter qu’on me touche.

Pour traverser cette étape, j’en ai parlé avec mon chéri, qui a compris. Nous savions tous les deux que ça arriverait sûrement, donc il n’y a pas eu de surprise ni de frustration. Il y avait par ailleurs beaucoup de tendresse entre nous, des baisers, des caresses, bref de l’amour, beaucoup d’amour !

 

 

Si l’absence de libido ne m’a pas surprise ni inquiété, il en a été tout autrement de la réaction de mon gynécologue.

 

Pour lui 6 semaines après la naissance de mon fils, je devais reprendre une contraception.

Ne voulant plus d’hormone chimique dans mon corps, je voulais me faire poser un stérilet au cuivre. Mais cela me semblait trop tôt. Je n’étais pas prête à ce que l’on introduise un corps étranger dans mon vagin, et encore moins prête aux conséquences d’une telle présence dans mon organisme.

 

J’étais dans un allaitement chaotique, je n’avais ni la force ni l’envie de gérer des règles douloureuses et/ou abondantes et/ou longues… Je ne pouvais pas, et je n’ai même pas compris que mon gynéco me le propose si tôt en fait.

 

Je me souviens de ce rendez-vous, mon fils était dans son cosy, paisiblement éveillé, et lui il me parle de pose, de rendez-vous, d’organisation. Je me rappelle n’avoir pas réagi tant j’étais sonnée. Mon cerveau de jeune maman était en bouillie, je n’avais pas dormi depuis 6 semaines, bref je suis ressortie de là un rendez-vous en poche sans avoir compris ce qui venait de se passer.

J’avais donné mon consentement à un truc que je ne voulais pas du tout. Et c’est ignoble de profiter de la vulnérabilité des femmes en post-partum.

 

Plusieurs jours après j’ai repris mes esprits et reporté ce rendez-vous. Seulement plus la date approchait et plus j’angoissais. Je n’étais pas prête psychologiquement, mais encore moins physiquement. Laissez mon corps se remettre bordel !!!!! Lâchez nous l’utérus tous !

Ce qui fait que la veille de mon 2e rendez-vous j’ai tout annulé. Je ne suis jamais retournée voir ce gynécologue, je préfère de loin être suivi par ma sage femme. Quant à mon stérilet, il est sagement rangé dans un coin de ma salle de bain et attend toujours que j’aille le faire poser.

 

Depuis le temps mon corps s’est remis me direz vous, mais j’appréhende toujours beaucoup d’avoir ce machin en moi, de voir mon cycle partir en vrille, alors qu’il est très bien comme il est, ni douleur, ni abondance, ni rien. Pourquoi aller tout bouleverser ?

 

La contraception n’est pas une obligation, seulement je ne veux pas non plus prendre le risque de tomber enceinte.

Il nous reste peu d’alternatives : le préservatif, la pilule (plus jamais 🙅‍♀️), l’abstinence ??? Et je suis trop nulle en math pour me baser sur des calculs de cycle et d’ovulation, c’est le genre de truc à tomber enceinte du premier coup avec moi !

 

Alors quoi d’autre ? On peut aller chercher du côté des mecs aussi. A part la vasectomie et le préservatif c’est limité. Un jour prochain on aura peut-être une égalité dans ce domaine, il parait que des chercheurs ont mis au point une pilule contraceptive masculine. Mais si je refuse les hormones chimiques pour moi, pourquoi les imposerais-je à mon conjoint ?

 

Je pense qu’il va vraiment falloir que je me fasse poser ce fichu stérilet, mais alors ça ne m’emballe pas du tout !!!