Le mode de garde

La crèche, un vrai choix d'éducation


Le mode de garde d’un enfant c’est tout un casse tête 🤯. On y réfléchit durant la grossesse, voire avant même la conception tellement il peut être difficile d’obtenir la place tant convoitée !

 

Je ne pense pas qu’il y ait un idéal de mode de garde, chacun fait bien comme il veut et selon ses convictions personnelles. Je vais bien évidemment parler uniquement des miennes, de ma vision des choses pour mon fils et mon mode de vie. Je ne remets absolument pas en cause les autres mode de garde, tous ont leurs avantages et leurs inconvénients.

 

D’emblée je tiens à dire que du plus loin que je me souvienne je voulais que mon futur enfant aille en crèche. Ce qui est étrange vu que moi-même je n’ai jamais fréquenté la crèche, c’était ma mère et ma grand-mère qui s’occupaient de moi avant mon entrée à l’école à 2 ans et demi.

 

Il y a des raisons bien sûr qui expliquent ce choix de ma part, point sur lequel mon mari n’a pas trop eu son mot à dire, ou disons qu’il s’est rallié sans protestation ni revendication 😉.

Je ne souhaitais pas faire garder mon fils par une assistante maternelle à cause de plusieurs facteurs : le prix, c’est un coût et on ne maîtrise pas les absences de la personne ; l’environnement, c’est au domicile de la personne, ça me dérange beaucoup ; les interactions sociales limitées, puisqu’il ne peut y avoir que 3 ou 4 enfants maximum à la fois. Et surtout, le gros point qui me faisait vraiment flipper, la résistance nerveuse et physique de la personne pour s’occuper seule de plusieurs enfants.

J’avais une très très grosse angoisse du syndrome du bébé secoué. C’est quelque chose que je connais depuis longtemps, qui me fait peur tant il peut concerner n’importe qui. Il n’y a pas de profil de la personne qui secoue un bébé, cela peut être un parent, un proche ou une nounou. Et je sais que je ne contrôle pas grand chose depuis ma matrescence, mais ça au moins je pouvais essayer de limiter les risques en faisant le choix de ne pas confier mon bébé à une seule personne.

 

Je ne dis pas que ce genre de tragédie n’arrive pas en collectivité, je n’en sais rien, mais il est assez prouvé que s’occuper d’un enfant c’est épuisant, alors plusieurs en même temps et seule, la dans mon cerveau de mère angoissée une alarme rouge écarlate a surgi.

 

 

Compte tenu de cela il fallait tout de même que je trouve une solution pour faire garder mon fils.

J’aime l’idée de la collectivité pour les petits, tant qu’elle est bienveillante, encadrante, respectueuse du rythme d’éveil et du développement de chaque enfant.

 

On pourrait se dire que je suis très exigeante, mais il se trouve que dans le monde de la petite enfance c’est juste la base en fait.

Toutes les crèches doivent avoir un projet d’établissement et un projet pédagogique dans lesquels elles détaillent leurs pratiques, leurs valeurs, les activités d’éveil et psychomot proposées aux enfants.

C’est fascinant d’ailleurs d’apprendre à connaître ce milieu là, parce que non les professionnelles ne font pas que s’asseoir et jouer avec les enfants, elles les accompagnent dans leur développement sensoriel, émotionnel, affectif, cognitif, moteur. Par le jeu ou de façon ludique avec la création, elles permettent à l’enfant de développer des acquisitions, des habiletés et des aptitudes essentielles.

 

Je ne vais pas entrer dans le détail de leur métier, je ne suis pas compétente pour cela, mais c’est un métier qui ne s’improvise pas, il demande un formation poussée, une excellente connaissance des émotions et du développement neurologique de l’enfant. Ce sont des techniques, des pratiques, des soins parfois plus spécifiques en cas de handicap ou d’autisme, qui requiert un savoir, une formation solide.

L’expérience, comme dans tout, fait la force d’une bonne professionnelle, mais au moins dans une structure collective, je sais que mon fils n’a pas qu’une seule interlocutrice, il y a différents profils, différents âges, différents tempéraments, mais toutes ont le même souci : le bien-être et l’épanouissement de l’enfant.

 

 

Cela fait un an que mon fils est en crèche, il l’a intégré à ses 13 mois, donc je ne l’ai pas confié dans le même état d’esprit qu’une mère qui reprend son travail à la fin du temps réglementaire de son congé mat.

Moi j’étais assez sereine, et surtout j’avais hâte qu’il y aille ! J’avais besoin qu’il soit gardé, j’avais besoin de retrouver ce temps pour moi, pour ma vie professionnelle, bref c’était ma bouée de sauvetage la crèche.

 

 

J’ai eu la chance, et j’en mesure toute la portée, d’avoir une place en crèche associative, autrement dit le Graal dans la vie d’un parent 🙏.

Petite structure, familiale presque, avec des tarifs fixés par la CAF, donc peu onéreux comparé à tous les autres types de crèche (micro crèche, crèche parentale, crèche interentreprises…). Quand je vois que pour certaines familles un berceau (dans le monde des établissements d’accueil du jeune enfant on parle en berceau 😉) c’est carrément un salaire par mois, je me dis qu’il faut sacrément aimer son travail pour faire ce choix. Ce n’est pas normal que des parents soient obligés de renoncer à leur emploi faute de mode de garde adapté à leurs moyens et à leurs besoins.

 

Avant sa période d’adaptation j’appréhendais un peu, non pas du genre est-ce qu’il va les aimer plus que moi ? Est-ce qu’il va m’oublier ? Mais plutôt : est-ce qu’il va les aimer ? Est-ce qu’il va s’intégrer avec les autres ? Est-ce qu’il va se faire au rythme collectif, lui qui vivait en vase clos avec nous (Covid oblige) depuis sa naissance ? Est-ce qu’elles vont l’aimer et lui donner toute l’attention dont il a besoin ?

 

J’étais, et je reste très dans l’affecte. Je pense même que plus le temps passe, plus cette dimension devient importante dans ma vie et dans le développement de mon fils.

Les émotions ça fait encore trop souvent peur. On se dit qu’il ne faut pas les montrer, qu’il faut les canaliser, les éviter, les contenir, mais surtout pas les exprimer ni les assumer publiquement.

POURQUOI ?

Je ne suis plus du tout dans cette dynamique là. Surtout concernant l’éducation de mon fils et des valeurs que je souhaite lui transmettre. Mais ceci fera l’objet d’un autre article sur la gestion des émotions...

 

En tout cas j’appréhendais la façon dont il allait être pris en charge, est-ce qu’on allait lui donner suffisamment d’amour, d’encouragement et d’attention ?

La réponse est OUI !

 

D’emblée j’ai été rassurée lors du premier jour d’adaptation. Les professionnelles nous ont accueillis chaleureusement, en nous posant des questions sur les habitudes de mon fils, sur les points difficiles qu’on pouvait rencontrer et donc pour elles des points de vigilance et d’attention redoublée.

Il était en pleine acquisition de la marche, la question du portage ne s’est pas posée, mais je sais qu’elles y sont favorables et le pratiquent, avec ou sans matériel d’ailleurs. Je vois tout le temps des bébés, et même des plus grands comme mon fils de 2 ans, dans les bras des unes et des autres.

Le matin les enfants ne passent pas la porte de la salle de jeux sur leurs pieds, ils sont dans les bras de la référante, comme un passage de témoin qui montre à l’enfant qu’il y a une continuité, que tout se fait dans la confiance et la sérénité.

Cela paraît anodin, mais je trouve ça très pertinent et symboliquement fort pour le tout petit.

 

 

Vous l’aurez compris je ne regrette pas du tout notre choix de mode de garde. C’est la meilleure chose qu’on pouvait offrir à notre fils.

Bien sûr qu’il y a des inconvénients, le Covid en a rajouté, un enfant malade (fiévreux surtout) ne peut pas être accepté. Mis à part ça, dans ma crèche en tout cas, il n’y a pas de désagréments.

 

Je l'ai surtout vu progresser, apprendre de nouvelles choses, complémentaires de ce que nous pouvons faire à la maison. Il n'y a pas de concurrence entre nos pratiques familiales et ce qui est fait à la crèche. Elles respectent nos valeurs éducatives, elles sont à l'écoute et dans l'échange avec nous.

Sans compter tous les copains et copines qu’il se fait, avec des schémas familiaux différents, des origines différentes, des cultures et des langues parfois différentes. C’est un beau mélange qui contribue à l’ouverture d’esprit, au fait d’intégrer comme une norme que tous les êtres sont différents et uniques, mais qu’on doit se respecter.

 

Je ne contrôle certes pas ce qui se passe la journée là bas, mais je sais qu’elles font en sorte de ne pas genrer les jouets ou les activités. Elles respectent les rythmes des enfants, leur stade de développement, leur envie de ne pas participer à une activité, c’est une proposition pour l’enfant, jamais une obligation.

 

Je les admire sincèrement beaucoup et j’ai un profond respect pour le travail qu’elles accomplissent parce qu’il est essentiel dans la construction de nos enfants. Elles contribuent aussi à en faire les futures personnes qu’ils seront.