Le désir de maternité

Tout commence par une envie

Publié il y a 3 ans

A l’origine de tout, une envie, un besoin irrépressible et viscéral d’être mère, de porter et de donner la vie.

 

Ceci est donc l’objet de cet article ; vous parler de tout ce qui se cache derrière, de tout ce qui s’est joué avant, bien avant la conception même de notre plumeau.

 

Je l’écris aussi pour lui, si un jour il veut savoir toute l’histoire, elle sera là, couchée sur papier avec mes mots rempli d’envie de maternité.

 

 

Si je dois être honnête, et c’est le but sur ce site, l’envie de porter la vie est venue assez tard chez moi. Par contre l’envie d’enfant a été présente très tôt en moi. Je crois que j’étais mère avant même de tomber enceinte. Dans mon travail, les jeunes dont je m’occupais m’appelaient souvent maman, même mon directeur me disait que j’étais une mère pour mon équipe 🤗.

 

Le besoin de prendre soin des autres a toujours été présent en moi ; très jeune, j’attirais déjà à moi les tout-petits sans le vouloir. Du plus loin que je me souvienne, avoir un ou des enfants était une évidence, une suite logique de la vie : quand on devient adulte on a des enfants. Conditionnement quand tu nous tiens !

 

Je ne sais pas si le fait de jouer beaucoup à la poupée y était pour quelque chose, mais pour moi la question ne se posait même pas en fait. Et en grandissant elle ne s’est pas plus posée.

En revanche ce qui s’est posé et imposé, c’est la façon dont j’aurai des enfants.

 

 

À 14 ans j’ai décidé unilatéralement et sans détour d’adopter.

Je me souviens très clairement du jour où je l’ai formulé à voix haute pour la première fois : temps de récré au collège, j’étais en 4e, on parlait avec mes copines et l’une d’entre elles me demande si je veux des enfants. Là je lui réponds sans hésitation (en tout cas dans mon souvenir 😉) que oui, par contre je ne veux pas les porter, je veux adopter ! Stupéfaction générale, elles me demandent toutes pourquoi. Certaines me disent que je suis trop jeune pour décider ça, et l’amie à l’origine de tout ce débat me dit que je changerai d’avis le jour où j’aurai rencontré la bonne personne ! Avec le recul je me dis que de paroles et de réflexions sérieuses, d’adulte, nous avions. Bref.

 

Ces mots sont longtemps restés en moi sans trouver de raisonnance, ou plutôt je me disais que mon projet de maternité ne changerait jamais, que j’étais sûre de moi, que jamais je ne mettrai un bébé au monde.

Force est de constater que j’avais tort (attention, c’est une chose que je ne dis pas souvent, puisque je suis capricorne, têtue et que j’ai toujours raison 😁). Me voilà 18 mois après la naissance de mon fils, que j’ai porté durant 39 semaines bien au chaud dans mon ventre.

 

 

On peut se demander comment et pourquoi une ado de 14 ans décide de privilégier la voie de l’adoption pour un jour devenir mère.

 

Pour 2 raisons :

La première parce que je connaissais le monde de l’adoption depuis l’enfance, indirectement par des amies, et que c’était quelque chose qui avait fortement raisonné en moi.

 

Au fil du temps j’avais forgé mon envie et mon projet de maternité en fonction de ça. Toutes les informations que je pouvais récolter sur le sujet ne faisaient que me conforter dans ce choix, parce que cela me touchait profondément. J’avais l’impression de ressentir dans ma chair, dans mes tripes et dans mon coeur les émotions de ces parents qui bataillaient durant de longues années pour un jour enfin donner leur amour à un enfant qui en avait besoin. Cette convergence des besoins m’émeut toujours, je trouve ça magnifique et incroyable. On peut aimer ce qui n’est pas de notre sang de la même manière, je le comprends, je le ressens.

 

A l’époque, et je suis toujours en accord avec mes réflexions d’alors, mon argumentaire c’était qu’il y a déjà beaucoup d’enfants sur Terre qui souffrent, qui sont sans famille et sans amour, autant s’occuper d’eux d’abord avant de mettre un enfant de plus dans ce monde de merde.

 

Et puis la seconde, là par contre mon avis a changé, c’est que je voulais autant adopter, que je ne voulais surtout pas être enceinte.

Je ne voulais pas que mon corps change et qu’il souffre lors de l’accouchement. Je ne voyais pas l’intérêt de porter la vie, il y a avait d’autres options pour devenir mère sans avoir à souffrir pour autant et subir les contraintes d’une grossesse et d’un accouchement qui pouvait potentiellement mal se passer.

Oui, non, mais mes réflexions allaient loin quand même. On pense à de ces trucs quand on a 14 ans franchement !

 

Je ne ressentais aucune empathie pour les femmes enceintes, je ne me sentais pas du tout concernée par leurs problématiques, leur vécu. Voir une femme enceinte dans la rue ne me faisait ni chaud ni froid (à l’époque). Alors que de voir des familles se construire via une adoption c’était fort pour moi, cela me parlait et faisait sens.

 

 

Pourquoi alors n’ai-je pas concrétisé ce projet ?

 

Déjà, rien ni personne ne dit que je ne le ferai pas un jour.

 

Ensuite, adopter ne se fait pas facilement comme tout le monde le sait.

Il faut remplir certaines conditions, monter un dossier, cela prend du temps, beaucoup de temps, or lorsque j’ai eu 27 ans (aller savoir pourquoi à ce moment précis 🤷‍♀️?) une envie viscérale de maternité m’est tombée dessus, mais vraiment ! C’était brutal, soudain et intense.

Jusqu’à ce que je tombe enceinte 6 ans plus tard, elle ne m’a pas lâchée une seconde. Au point que par période croiser des femmes enceintes dans la rue était douloureux et insoutenable pour moi.

 

De ce jour, j’ai su que je voulais porter mon bébé, que je voulais connaître la maternité de façon biologique. C’était devenu un besoin vital, et plus seulement une envie.

 

Il fallait que je sois mère, sans plus attendre, même si cela m’a quand même pris quelques années. Mais surtout je voulais vivre cette expérience au plus profond de mon corps, dans ma chair.

Non pas pour que mon enfant soit de mon sang, mais pour moi, pour vivre une grossesse, un accouchement, un post-partum, tout le package de la femme enceinte.

 

 

Ce n’est pas pour autant que je suis plus mère qu’une femme qui adopte, pas du tout. Juste je savais que c’était le moment pour la femme que j’étais de vivre cette expérience si mon corps m’en laissait l’opportunité.

Si mon corps m’avait dit « dis donc ma cocotte ça fait 14 ans que tu répètes que tu n’as pas besoin de moi pour ça, du coup rien ne fonctionne, débrouille toi autrement » je crois que ça aurait été dur à vivre, mais finalement ça m’aurait conforté dans mon idée de départ et je pense que je l’aurais plus facilement accepté. Enfin ça c’est ce que je dis maintenant après avoir eu mon bébé.

 

 

A partir de là, il ne me restait plus qu’à trouver un partenaire avec qui construire un projet de vie à deux et plus 😉.

Ce ne fut pas la partie la plus facile, c’est pourquoi aussi cela m’a pris autant de temps entre le moment où j’ai eu cette envie foudroyante de maternité et le moment où elle s’est concrétisée.

 

Dans mon cas, l’envie est venue avant le couple, avant de rencontrer la fameuse « bonne personne ». Ce qui fait qu’avant même de sortir avec mon chéri, le père de mon plumeau, je lui ai dis que je voulais fonder une famille et que s’il n’était pas prêt à cela, il devait passer son chemin. Je ne pouvais être plus explicite. Il a dit ok, je prends, et 5 mois plus tard j’apprenais avec surprise que j’étais enceinte.

J’ai eu la chance de tomber enceinte sans l’avoir prémédité. Nous étions prêt l’un et l’autre et tout s’est aligné pour nous.

 

Pour écouter beaucoup de podcasts sur la maternité, je mesure notre chance, et j’en viens même à culpabiliser d’en parler, parce que je sais que tant d’autres couples, tant d’autres femmes, vivent un parcours du combattant pour avoir un bébé.

Mais ceci est mon parcours, notre histoire, je n’ai pas à m’en cacher ni à en rougir. Elle est atypique par certains aspects et je l’aime bien pour ça aussi 😌.

 

Comme quoi l’ado têtue que j’étais a tout de même changé d’avis. La vie s’est chargée de lui mettre quelques claques au passage, histoire de lui rabattre un peu son caquet et de la rendre plus humble sur ses pseudos certitudes 😉.

 

 

Trouver la personne avec qui on va vivre, construire une famille, grandir en tant que personne et donner la vie à deux, c’est beau mais difficile. On se trompe, on tâtonne, on fait marche arrière, on recommence. Et le temps passe, il passe vite dans ces cas là. Or nous les femmes on sait qu’on n’a pas toute la vie devant nous pour procréer.

Qu’on le veuille ou non un jour arrive où notre corps ne peut plus. Ce qui nous met une sacré pression quand même, sans compter celle de l’entourage, des inconnus dans la rue ou des collègues, etc.

 

Arrivé la trentaine, tout le monde semble se liguer contre toi et te harcèle avec cette question, comme si passé un certain âge tu devais avoir procréé ou apporté la preuve que tu essaies ; limite il te faut ton justificatif administratif, le formulaire E112 de la procréation pour sortir en société ! De quoi je me mêle ?!

 

Et nous en tant que femme il faut qu’on jongle entre notre envie, la faisabilité technique, notre timing personnel, notre timing interne, les injonctions en tout genre et le temps qui défile.

On sait qu’on a une dead line, on sait qu’il faut avoir une situation stable, le bon partenaire, les ressources financières, etc. Sauf que pour avoir tout ça, bah ça prend du temps !

C’est infernal 🤦‍♀️.

 

Et le pire c’est que si on a le malheur de tomber enceinte "trop tôt", là aussi c’est mal vu.

 

Remplir tous les critères pour se conformer aux souhaits de la société c’est épuisant, c’est inutile et culpabilisant.

Avoir un enfant à 40 ans ou à  20 ans ne devrait suscité aucun débat, ni jugement de la part des médecins comme du reste de la société.

Oui parce qu’il faut savoir que pour le corps médical, passé 35 ans une grossesse est considérée à risque, pathologie et gériatrique, c’est cool comme ambiance ! Ça met déjà bien en confiance la future maman 👍.

 

 

Je voulais aussi aborder le sujet de la non envie, ou du désir de NE PAS avoir d’enfant.

Parce que ne pas vouloir un bébé c’est un vrai désir, pas forcément une absence d’envie.

Aujourd’hui des femmes, et des couples, font le choix de ne pas avoir d’enfant pour des raisons qui ne concernent personne d’autre que eux.

Personne n’a a remettre ça en cause, ni a émettre un avis ni à essayer de les convaincre du contraire. Chaque être humain fait bien ce qu’il veut de sa vie. Avoir un enfant n’est pas forcément le but ultime de la vie.

 

Mais souvent les femmes se demandent si elles sont prêtes, la véritable question à mon sens est : en ai-je envie ? Au plus profond de mes entrailles, ai-je réellement envie de bouleverser toute ma vie pour un autre être humain que je ne connais pas encore ?

 

Vaste question, c’est à vous, vous avez 4h 😉.