Depuis plus de 2 ans que j’ai basculé du côté obscur de la force 😉, je me suis un peu assagie dirons nous.
Je suis du genre militante engagée et remontée +++. C’est-à-dire que lorsque je découvre un nouvel univers j’y plonge à fond et sans retour possible.
J’ai vécu ça avec le véganisme et maintenant avec la maternité.
Lorsque je suis devenue mère j’ai découvert tout un monde que je ne soupçonnais qu’à peine. Et lorsque j’ai vu que ça ne correspondait pas à ce qu’on nous en disait, voire qu’on ne nous disait rien, j’ai décidé de réellement m’y intéresser et d’apprendre !
Je suis une personne très scolaire, quand je ne connais pas, je me documente, m’informe par différents moyens afin de recouper mes sources et d’avoir un maximum d’info. Cela me rassure, cela me permet de garder le contrôle et donc de ne pas me laisser submerger par l’angoisse.
La maternité ne coulait pas de source pour moi, et pourtant je l’ai voulu et désiré cet enfant. Alors j’ai fait ce que je sais faire de mieux, apprendre.
J’ai aimé ça, pour une fois mon apprentissage était concret et cela expliquait beaucoup de choses dans mon passé comme mon présent. De ce fait j’ai voulu partager. Je ne concevais pas qu’on puisse ne pas savoir tout ça, qu’on puisse encore faire comme nos parents, voire arrière-grands parents alors qu’on dispose aujourd’hui de tant d’études et de données scientifiques avérées.
C’était avant de créer ce site, quand ma pensée, tout en s’éveillant à un autre monde, se fermait sur l’ancien et devenait donc moins tolérant sur les pratiques de ce dernier.
Je me sentais investis d’une mission, celle de propager la bonne parole de l’éducation positive, de la CNV, des bienfaits de l’allaitement et de la motricité libre.
A ce stade de mon cheminement je ne concevais pas qu’on n’y adhère pas. Si c’était le cas c’était juste par méconnaissance de ces questions et des avancées de la recherche, non par choix libre et éclairé.
Je me suis heurtée à des incompréhensions et des réticences. Je me suis heurtée à l’ignorance et à l’absence totale de volonté de changement.
Dans mon entourage je suis la chieuse, pour parler clairement. Celle qui ne mange pas « comme tout le monde », celle qui ne nourrit pas son enfant « comme tout le monde », celle qui ne l’éduque pas « comme tout le monde »… bref on pourrait croire que je cultive la différence comme un art de vivre.
Franchement c’est pas le cas ! Le nombre de fois où j’aurais préféré faire « comme tout le monde », ne pas me sentir jugée ou regardée ou remise en question. Il aurait été plus facile de rester omnivore, de ne pas allaiter et de laisser pleurer mon bébé.
Vraiment j’ai bataillé pour, non pas faire accepter mes idées, ce n’tait même pas le projet, mais juste pour ne plus être épiée et questionnée.
Cela m’a aussi permis de comprendre que je ne détenais pas le savoir unique, que les autres ont leur croyances et leurs connaissances et que ma bonne parole n’est pas forcément l’unique en ce monde.
Avec le temps j’ai fini par arrêter d’essayer de convaincre, mais juste d’écouter. Si les autres parents font comme ils font c’est pour une raison, qu’ils estiment bonne et juste. Je suis qui pour les juger ou leur dire que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire, moi qui ne suis mère que depuis 5 min ? Je viens de lire un livre et je pense que je vais révolutionner le game ? Franchement c’était ça dans ma tête tant je voulais que tout le monde adhère à cette parentalité unique et parfaire.
Mais force est de constater que ma vision n’est ni la seule ni la meilleure. Vu l’état dans lequel ça m’a mis. Attention ce n’est pas la faute de ce modèle d’éducation, mais bien de l’interprétation que j’en ai faite. Je me suis mise une trop grande pression, j’au voulu trop en faire afin de correspondre à ce schéma de mère idéale, qui comprend tout, qui ne s’énerve pas, qui assure et rassure !
Je reste persuadée que ma maternité m’a permise de devenir un être meilleur, mais surtout que la façon dont nous élevons notre fils depuis sa naissance est la meilleure pour lui comme pour nous. Mais je suis devenue moins militante à ce sujet, moins dans la lutte. Je suis revenue de ma croisade pour les neurosciences et l’éducation bienveillante. Maintenant je l’applique dans mon foyer mais en dehors je reste ouverte à d’autres alternatives et formes d’éducation. Même avec celles que je ne cautionne pas, c’est dur dans ces moments là de rester calme et compréhensive, mais je tâche de rester à l’écoute et de ne pas émettre un avis ou un conseil non demandé.
On continue de me juger et de ne pas comprendre tous mes choix. Cela m’affecte par moment et parfois non. Mais je reste droite dans mes escarpins (shoes addict forever 😉) et je fais comme je l’ai décidé. Jugez moi, critiquez moi railliez moi, je sais ce que je fais ou du moins je tente de le découvrir par moi-même.
C’est dur de se voir constamment remise en question. C’est peut-être ça qu’il faudrait dire en priorité aux futures mères : quoi que vous fassiez vous serez scrutée et jugée. Plus rien ne vous sera épargnée et on se permettra beaucoup de commentaires uniquement parce que vous êtes une femme, qui plus est une jeune mère, donc on supposera que vous n’y connaissez rien et qu’il vous faut tout un tas d’injonctions (contraires) pour vous aider.
Je suis donc revenue de tous mes principes et de mes jugements hatifs. Je comprends que maintenant chacun et surtout chacune fait juste comme elle peut et avance dans son développement personnel à son rythme. Il n'y a pas une façon unique de faire, le plus important est d'être soi, d'être en phase avec ses valeurs et on se moque des critiques ou des questions jugeantes !
Ce que je sais je le partage, à chacune de prendre ce qui lui convient, ce qui résonne en elle et est applicable dans son quotidien.