L'éducation par le jeu, sans le genre !

Elever son bébé tout en rejetant les notions de genre, tout un programme !

Publié il y a 4 ans

Avant d’entrer dans le vif du sujet de cet article, je dois vous faire une petite confidence : j’ai toujours rêvé d’avoir une petite fille.

Quand je m’imaginais maman, c’était avec une petite fille dans les bras, portant le prénom que je lui ai choisi il a de nombreuses années, barbotant dans ses jolies petites robes.

Alors autant vous dire que lorsque le gynécologue nous a annoncé que c’était un petit garçon, j’ai quelque peu été déçue. Rien de douloureux ou de difficile à surmonter, mais j’ai tout de même écrasé ma petite larme en mémoire de cette petite fille que je n’aurai pas. Et puis très vite je me suis projetée dans mon futur rôle de maman d’un petit garçon.

 

 

En apprenant que nous allions avoir un garçon, ma première pensée a été : « mince ! Je ne vais pas pouvoir jouer à la poupée avec lui ou l’habiller comme j’en ai envie ». J’ai très vite réalisé à quel point mon raisonnement était sexiste et bourré de préjugés.

C’est à ce moment que j’ai décidé que notre fils ne serait pas élevé dans cette culture du genre, stéréotypée, qui veut que les garçons portent du bleu et les filles du rose (couleur autrefois attribué au genre masculin) ; qu’ils jouent avec des armes, des outils et des voitures, quand les petites filles jouent à la poupée, aux barbies et à la dinette.

Bien sûr que j’allais pouvoir jouer à la poupée avec mon fils, lui mettre des vêtements trop minis (même s’il faut reconnaitre que pour les garçons les marques font moins d’efforts) et lui offrir une dinette pour qu’il nous imite !

 

De ce fait, ne pas avoir de fille ne m’a plus dérangée puisque j’allais avoir un bébé avec qui tout était possible, à qui il fallait tout apprendre ; une page vierge de tout préjugé, qu’on peut éveiller au monde sans sexisme, ni inégalités en tout genre.

 

Belle ambition et sacrée pression, mais celle-ci je l’accepte et la porte sans problème 😊. Et selon moi tout commence par le jeu ; c’est la principale forme d’éveil et d’éducation à laquelle l’enfant est confronté les premières années de sa vie, ce n’est pas quelque chose d’anecdotique ou d’anodin. Les jouets ont un vrai rôle éducatif, qu’il faut adapter en fonction de l’âge et des aptitudes de son enfant.

 

 

Bien évidemment je me suis questionnée sur le type de jouet que je voulais donner à mon fils, dès la grossesse, et la question du genre s’est très vite posé à moi ; puisque que je souhaitais avoir une fille, comment élever un petit garçon ? Comment l’éduquer pour qu’il soit à la hauteur des enjeux féministes d’aujourd’hui, mais surtout de demain ? Comment faire de lui un homme bien, tout simplement ? Alors toutes ces questions se seraient aussi posées si cela avait été une fille, mais différemment je pense.

 

Est-ce que j’élève mon fils comme j’aurais élevé ma fille ? Je ne peux bien évidemment pas le savoir, mais j’espère que oui. En tout cas clairement elle aurait eu un établi pour ses outils, des poupées et des petites voitures.

Mon fils aime bien les poupées, j’ai donc ressorti mes propres poupées d’enfant. Et là je me suis demandée : pourquoi les garçons et les filles ne pourraient pas jouer aux mêmes jeux ? Qu’on me dise où est le gêne de la poupée chez les petites filles et où est celui des petites voitures chez les garçons ? Nulle part !

Du coup si ce n’est pas de l’inné, c’est que c’est de l’acquis, donc une construction sociale, donc on peut la déconstruire pour avoir ainsi une société plus juste, plus bienveillante et plus tolérante.

 

On peut transformer la société par l’éducation que nous donnons à nos enfants.

Je ne suis pas quelqu’un d’utopiste, je suis une pragmatique réaliste, je ne pense donc pas que mes réflexions et mes souhaits relèvent de la science fiction ou de l’utopie. Je pense sincèrement qu’on peut influencer les sociétés de demain.

C’est un sacré challenge, c’est à nous, parents et surtout mère, de transmettre à nos fils les valeurs féministes qu’on souhaite voir triompher dans le futur.

Nos petits garçons d’aujourd’hui sont les hommes de demain, à nous de faire en sorte qu’ils soient à la hauteur des changements de société, qu’ils soient ces personnes pour qui appartenir à un genre n’est plus synonyme de supériorité ou d’infériorité ; pour qui une orientation sexuelle n’est plus synonyme de normalité ou d’anormalité ; pour qui une couleur de peau n’est plus synonyme de privilège ou de combat ; pour qui une religion n’est plus synonyme de bien ou de mal.

 

Tout passe tellement mieux par le jeu, et apprendre à accepter la différence, de quelque nature qu’elle soit, ça commence très tôt. Avec une diversité de jeux, de jouets, de musiques, de sons, d’odeurs, le tout-petit éveille ses sens, affute son esprit et développe une curiosité bienveillante qu’il cultivera toute sa vie.

Le pouvoir de changer les mentalités est entre nos mains, devant nous : dans leur regard, dans leurs jeux, dans leurs questionnements, dans ce qu’ils perçoivent et retiennent du monde qui les entoure.

 

Le plus intéressant c’est que lorsque j’ai commencé à donner des jeux dits « de fille », cela n’a surpris personne autour de moi ; c’était naturel et évident qu’il allait avoir une dînette. Alors je ne sais pas si j’ai une famille particulièrement ouverte et féministe (un peu quand même 😉), mais cela m’a fait plaisir de constater qu’on ne me faisait AUCUNE remarque à ce sujet et que j’étais soutenue.

 

Pour le moment notre fils n’exprime pas de préférence pour un type de jouet plus qu’un autre, lui il adore les livres, la musique et littéralement retourner notre intérieur 🤦‍♀️. Mais il aime bien jouer à la dinette et faire la lessive (ah oui, autre grande passion dans sa vie : le linge !).

 

Si les industriels et les publicitaires qui font du marketing d’un autre âge, pouvaient comprendre que les jouets n’ont pas à être genrés, on gagnerait du temps 😉.

 

 

Bien sûr l’éducation ne se limite pas aux jeux. Il y a les jouets, il y a ce qu’on leur apprend, mais il y a surtout ce qu’ils voient. C’est pourquoi chez nous, on veille à ce que les tâches ménagères soient partagées. Il voit ainsi tour à tour son papa et sa maman s’occuper du linge, de la cuisine comme du ménage. Puisque les enfants apprennent beaucoup par mimétisme avec ce qu’ils voient, c’est à nous de leur montrer une autre réalité ; qu’ils intègrent dès la naissance que les hommes et les femmes sont égaux.

 

De là à dire qu’élever une fille et un garçon c’est la même chose, je ne sais pas. On peut les élever de la même manière, mais est-ce pareil (dans l’approche, dans le ressenti, dans l’implication) ? Parce qu’on peut leur dire à tous les deux « ne sors pas habillé comme ça !», mais va-t-on le faire dans la même optique pour un garçon que pour une fille ? Comment donner une éducation identique, non genrée ? Est-ce pareil ?

Je ne sais pas, je n’ai qu’un enfant, donc qu’une seule version, à vous de me dire 😊.