Avant d’être enceinte j’avais tout un imaginaire à propos de la grossesse et de l’accouchement, et même de la maternité. Je pense que les films n’y sont pas pour rien. Et quand s’est posé pour moi la question du choix de ma sage-femme, bah je ne savais pas trop vers qui m’orienter. Naïvement, comme souvent au cours de cette grossesse, j’ai cru que peu importait, au fond elles font toutes le même métier, donc la préparation à l’accouchement devait être le même partout. Et bien non !
J’ai vite compris que ce choix était crucial, et que je ne devais pas choisir cette personne au hasard ou juste parce qu’elle était disponible à ce moment là. Il a fallu pour cela que je me pose les bonnes questions, à savoir quel accouchement je souhaitais et quels seraient mes besoins après la naissance. C’est comme ça qu’un choix qui semble anodin devient primordial, quand on a comme moi des attentes particulières en matière d’accouchement ou de suivi post-partum.
En effet j’ai su très tôt que je voulais allaiter et que pour cela il fallait être bien entourée, notamment par des consultantes en lactation, souvent des sage-femmes spécialisées.
J’ai aussi progressivement opté pour un accouchement physiologique, mais pas suffisamment tôt pour choisir ma sage-femme en conséquence, même si au final la mienne s’est avérée être très bien pour ça aussi. Tout ça pour dire que plus tôt on sait ce qu’on veut, mieux on adaptera notre choix et plus il sera cohérent avec notre projet de naissance et de post-partum (cf. article sur le projet de naissance/post-partum). Et dans ce domaine il existe une variété de possibilités, plus ou moins accessible en fonction du lieu où l’on se trouve. Évidemment être en ville, et qui plus est dans une grande ville, ça aide, ça ouvre un panel d’options. Alors qu’être en pleine campagne, voire dans un désert médical, ça limite drastiquement les choix. J’ai eu la chance d’avoir accès à différentes options, même si il n’y avait pas tout, notamment mon graal, la « maison de naissance ». J’aurais adoré mettre au monde mon bébé dans une de ces maisons dédiées à la naissance. Ça collait parfaitement avec mon projet de naissance, avec mes valeurs, malheureusement il n’en existe que 9 en France, toutes en phase expérimentale, et aucune dans ma région. J’ai donc du me contenter d’un hôpital de niveau III, ce qui est quand même le top en matière de Maternité.
Mais pour le choix de ma sage-femme, il a donc d’abord fallu que je me demande quel type d’accompagnement je voulais pour quel type d’accouchement et de suivi post-partum. Comme dit plus haut, je voulais allaiter, il me fallait donc une spécialiste de l’allaitement n’ayant jamais été entourée de mères allaitantes. Je savais également que je ne voulais pas de péridurale mais concrètement dans les faits je ne savais pas que je pouvais avoir une prise en charge globale avec une seule sage-femme qui m’accoucherait en plateau technique. A ce propos, pour les futures mamans que ça intéresse, j’aurai bientôt un article dédié à l’accouchement naturel avec moult informations 😉.
Je voulais aussi trouver une personne avec qui je me sente à l’aise, c’est mieux, et qui ne me juge pas, ne trouve pas farfelu mon projet de naissance et me soutienne dans ma démarche d’accouchement physiologique.
En poussant mes recherches j’ai découvert qu’il existait différents types d’accompagnements prénataux, je les liste et les explique à la fin de cet article.
Les cours de préparation à l’accouchement sont avant tout un moment de bien être et de découverte de soi. Et en parlant de découverte, je dois avouer à ma grande honte, que lors de ces séances j’ai appris ce qu’était précisément mon périnée et où il se situait exactement. Je reconnais ne m’en être jamais souciée auparavant donc je n’avais aucune connaissance sur le sujet. Et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas, malheureusement 😞.
Pour ma part, je voulais avant tout préparer l’après naissance, c’est pourquoi je me suis concentrée sur ce critère pour trouver ma sage-femme. Et comme tout le monde quand je cherche quelque chose je vais sur Google, ou un autre moteur de recherche, et je trouve un tas d’info dans lesquelles je me perds très vite. En affinant mes recherches j’ai trouvé un réseau de périnatalité dans ma région et à partir de là j’ai affiné en fonction de mes critères. Au final il n’y avait qu’une sage-femme possible remplissant à la fois le critère de l’allaitement et de la localisation, mon choix était tout de suite fait. Mais pour celles qui vivent dans une plus grande ville j’imagine qu’elles n’ont que l’embarras du choix et je comprends que ça ne soit pas facile de s’y retrouver. Il faut bien se renseigner et ne pas hésiter à appeler les différentes personnes, échanger avec elles pour connaître leur méthode et avoir un premier ressenti, même si ce n’est que par téléphone. Et sinon le bouche à oreille, demander conseil à ses amies, bon si comme moi vous êtes la première c’est moins évident, vous allez essuyer les plâtres pour les autres et ainsi devenir la référante en bébé 😊.
Dans mon cas je le disais, ce qui m’importait le plus c’était le post-partum, au fond l’accouchement je ne m’en souciais pas trop, dans la mesure où je faisais confiance à mon corps pour faire ce qu’il avait à faire. En effet, pour la première fois de ma vie j’avais confiance en moi, je savais que la nature avait tout prévu pour ce grand jour et que je n’avais qu’à laisser faire. Bon, quand on me connait un peu on sait que je suis tout sauf confiante ou sereine à l’idée de ne pas contrôler les choses, mais là bizarrement je me sentais en accord avec moi-même et avec mes capacités. Je n’ai donc pas préparé mon corps plus que ça, juste un peu d’auto-hypnose durant quelques jours au 7e mois, oui parce qu’après j’ai oublié de continuer, la fille pas très assidue. Ma sage-femme m’a fait une petite séance de relaxation et une autre où elle nous apprenait à mon chéri et à moi quelques points de pression (méthode Bonapace*) pour soulager la douleur le moment venu. On était prêt, on s’est entrainé, un peu, et puis finalement en salle de travail rien de tout ça n’a servi; j’étais dans ma bulle dans un silence total, je fermais les yeux et j’essayais de dormir.
Je dis que je n’ai pas préparé mon corps, mais ce n’est pas tout à fait exact. En réalité je prépare mon corps sans le savoir depuis des années puisque je fais du sport quasi quotidiennement. Et durant la grossesse il était hors de question que j’arrête, j’ai juste adapté un peu. Le sport a été ma préparation à moi. Je suis quelqu’un d’endurant et d’assez peu sensible à la douleur en général, ce qui m’a très certainement facilité le travail. Et c’est aussi ce que m’a dit la sage-femme qui m’a aidée à accoucher.
Quoiqu’il en soit je ne prône pas le sans péridurale et la préparation en solo, loin de là. Mon vécu ne reflète pas celui de toutes les femmes, c’est pourquoi je ne juge ni ne critique celles qui optent pour la péri. Nous sommes toutes différentes et c’est très bien. Je défends par contre la liberté de choisir. Accoucher avec ou sans médicament relève de notre choix, pas de celui des médecins. Je parle bien sûr de situation sans complication, où le travail se déroule normalement. Pour le reste je ne suis évidemment pas compétente pour en parler.
Je tenais juste à montrer que c’est possible, que je ne suis pas une extraterrestre donc si j’y suis arrivée d’autre le peuvent aussi. Mais ma préparation avec ma sage-femme a été très importante aussi. Dans le doute il faut en parler avec la personne qui vous suit, et ne pas hésiter à formuler ses souhaits dans un projet de naissance pour que l’équipe qui ne vous connaît pas puisse s’adapter en conséquence.
Le plus important à retenir c’est qu’il faut bien définir ses attentes et ses besoins en amont, avant de choisir sa sage-femme. Et surtout il faut se sentir à l’aise avec elle, elle nous accompagne durant le moment le plus incroyable de notre vie, aussi bien avant, parfois pendant, et après la naissance de notre bébé. C’est tout un monde qui s’ouvre à nous à ce moment et être bien accompagnée permet de l’appréhender plus sereinement. C’est aussi un moment de changement dans la vie intime d’une femme, où la pudeur devra être mise de côté, alors mieux vaut se sentir en confiance avec la personne qui nous ausculte, nous guide et nous apprend la plupart du temps un tas de chose à propos de notre anatomie. Il ne faut pas se sentir jugée, rabaissée ou encore violentée, que ce soit verbalement ou physiquement, parce que les violences obstétricales sont bien réelles et parfois nous ne nous en rendons même pas compte. Un professionnel de santé, quel qu’il soit, doit toujours nous demander l’autorisation avant de pratiquer un examen, qui plus est gynécologique. Il doit aussi nous expliquer ce qu’il fait et pourquoi il le fait, c’est la base je crois avant de t’insérer un spéculum dans le vagin ou tout autre sonde endo-vaginale. La sage-femme ne fait pas exception et c’est donc essentiel de se sentir en sécurité avec celle qu’on aura choisi.
Infos pratiques:
Sachez que les cours de préparation à l’accouchement ne sont pas obligatoires, mais à mon sens je trouve dommage de s’en priver, d’autant qu’ils sont remboursés par la Sécu, à hauteur de 8 séances avec un médecin ou une sage-femme.
Il existe aujourd’hui une variété de cours, pour que toutes les femmes puissent y trouver leur bonheur, mais toutes ces méthodes ne sont pas forcément remboursées, et certaines se débutent bien avant le 7e mois. Donc bien se renseigner en amont sur ce qu’on veut mettre en place avec l’autre parent.
Ne pas hésiter à consulter ma page Ressources, j’y compile de nombreuses références 😉.
Quelles sont les différentes préparations à l’accouchement?
-La classique: celle en 10 séances qui t’explique le déroulement du travail, ce que ton corps va subir au cours de la grossesse et surtout au moment de la sortie du bébé. Il y a au moins une séance sur l’allaitement, voire plus si comme moi c’est une conseillère en lactation, et puis des séances pour « t’apprendre » à respirer durant les différentes phases de l’accouchement. Il y a des séances en individuel, avec ou sans son chéri, et en petit groupe avec d’autres femmes ou couples. Aux alentours du 7e mois de grossesse.
-Sophrologie: il s’agit là d’une méthode qui permet à la future maman de visualiser son accouchement, pour dédramatiser ce moment et l’aider à se relaxer physiquement et mentalement.
-Haptonomie: cette méthode à pour but d’établir un lien avec le bébé, une relation affective in-utéro qui se prolongera après la naissance pour donner un sentiment de sécurité au bébé et confiance en lui pour l’avenir. Cela permet au papa d’être réellement impliqué, de communiquer lui aussi avec son bébé. A débuter dès le 5e mois de grossesse.
-Chant prénatal: cette méthode fait appel, au travers des sons, aux sensations primaires du corps, que ce soit pour la maman ou pour le bébé. Les vocalises émises provoquent un assouplissement des muscles qui seront sollicités durant l’accouchement et favorisent la dilatation du col. Chanter permet aussi de réguler sa respiration et le bébé ressent ces vibrations, il n’en sera que plus content. Là encore le papa peut être totalement partie prenante. Non remboursé, à commencer vers le 5e mois.
-Yoga: tout comme le yoga classique, il s’agit de détendre son corps et son esprit en douceur et en conscience. Les exercices sont adaptés à la grossesse, la respiration est essentielle pour une relaxation maximale. C’est adapté à celles qui pratiquent déjà une activité physique, la connaissance de son corps n’en est que renforcée. C’est idéal pour se préparer au marathon qu’est un accouchement, puisque savoir respirer, se relaxer et visualiser la douleur est primordiale. D’autant plus indiqué pour un accouchement physiologique.
-Piscine: comme son nom l’indique, tout se passe dans une piscine, l’eau ayant des vertus de détente pour le corps de la maman soumis à rude épreuve durant la grossesse. C’est à la fois une façon de continuer une activité physique douce et d’appréhender son corps avec plus de légèreté et de bien être. L’eau permet de relâcher la pression, on apprend à respirer autrement et à positionner le bassin. C’est une préparation tout en douceur qui soulage les douleurs dorsales et les problèmes de circulation sanguine.
-Watsu: très proche du précédent puisqu’il se déroule aussi en piscine, dans une eau à 35° avec un professionnel. La femme enceinte s’allonge dans l’eau à l’aide de flotteurs aux pieds et le médecin tient les bras. Il procède ensuite durant 45 minutes à une relaxation totale avec des points de pression, il favorise ainsi la circulation de l’énergie le long de la colonne. Les mamans sont dans un état proche de celui de leur bébé qui baigne dans le liquide amniotique. Cette pratique favorise les interactions avec son bébé. Attention elle n’est pas prise en charge par la Sécu.
-Acuponcture: une médecine douce qui peut soulager les maux de la femme enceinte tout au long de la grossesse et préparer l’accouchement. Là non plus elle n’est pas prise en charge, mais à voir avec sa mutuelle.
-Bonapace: c’est une méthode de points de pression que l’on va venir appliquer sur des zones très précises du corps de la maman tout au long du travail. C’est parfait pour impliquer activement son partenaire durant l’accouchement, histoire que lui aussi participe un peu à ce grand moment.