Chronique d'une jeune maman

Souvenir d'allaitement...


Dans la vie d’une mère il y a des détails qui marquent, qu’on ne va pas oublier de si tôt, qui sont amusants, anecdotiques, mais qui restent dans notre mémoire malgré tout.

Ce nouveau format de chronique est là pour relater ces moments aussi fugaces que tenaces. Et l’anecdote de ce post en est une bonne représentation, il s’agit de ma rencontre avec le tire lait.

 

 

Cela sera donc une chronique de mon allaitement 😁.

 

Quiconque s’est déjà retrouvé en face d’un tire-lait s’est posé cette question : mais comment ça marche ? WTF ??? 🤷‍♀️

 

Ma première approche de cette machine, qui allait devenir mon meilleur ennemi/mon pire ami, n’a pas du tout été fluide, instinctive ou évidente. Non, non. C’était une rencontre tout en haussement de sourcil, d’écarquillement d’yeux et de regard perplexe.

 

Je me suis retrouvée plantée dans ma cuisine à 22h, 2 jours après ma sortie de la maternité, avec en main des téterelles, des récipients, des fils à brancher, une pompe à monter, et pas de notice explicative.

Bon, pas besoin d’avoir fait Bac+12 pour comprendre, mais tout de même, c’est pas le truc le plus intuitif du monde !

Je parviens finalement à faire les bons branchements et me voilà collant cette ventouse/téterelle sur mon sein. Je démarre l’engin, et là une aspiration douce mais soutenue tire mon mamelon dans l’embout. Je me suis sentie seule au monde et déshumanisée à ce moment là. J’étais reléguée à mon état primaire d’animal nourricier et j’ai pas aimé du tout !

 

J’ai ri, parce que franchement il n’y avait rien d’autre à faire, et puis c’était surtout nerveux. Le ridicule de la situation me faisait rire. Une fois la curiosité des premières minutes passée, je me suis sentie pantoise face à ces gouttes qui tombaient au ralenti dans le récipient. J’avais l’impression qu’on avait activé le slow motion et que cela ne finirait jamais ! 🤦‍♀️

 

Je sentais l’aspiration augmenter, devenir plus forte, ça tirait sur mon teton et c’est devenu de moins en moins agréable. Déjà que ça ne l’était pas particulièrement au début, ça ne s’est pas arrangé par la suite !

 

Je n’avais aucune idée du temps que je devais y passer, ni la quantité que j’étais censée récolter. Vraiment je me suis sentie comme une vache à lait qu’on trait, sauf que si ça avait été le cas, on m’aurait vite recyclé en vache à viande vu la quantité que j’ai exprimé. Clairement je n’étais pas un bon investissement laitier 😉. J’ai du récolter 10 ml de lait. J’ai été très surprise, je me suis dit que mon fils ne devait pas avoir assez avec si peu.

 

En fait non, c’est tout à fait normal d’avoir « si peu » de lait à ce stade de l’allaitement, je rappelle J+5 post-partum.

Ce que je ne savais pas, qui aura un effet dévastateur sur la suite de mon allaitement, c’est que je n’aurais pas du tirer mon lait aussi tôt. C’est en effet recommandé d’attendre un bon mois, histoire que la lactation soit bien installée.

 

 

Bref, le souvenir de moi assise dans cette cuisine, branchée à cette machine tard le soir pour un résultat qui me décevait beaucoup, n’était que le début d’une longue série de soirées/nuits passée en tête à tête avec mon tire-lait.

 

Cette scène m’a marquée parce que je l’ai revécu tout au long de mon allaitement, encore et encore. Cette sensation de ne plus être une femme, mais une vache à lait, je n’ai jamais pu m’y faire. J’ai tenu pour mon fils, mais j’ai détesté tirer mon lait.

A tel point que je ne voulais pas que mon mec soit présent au début. Je ne voulais pas qu’il me voit ainsi affublée, réduite à cet état animal qui me déplaisait.

 

Que les femmes qui aiment tire-allaiter (est-ce que ça existe ?) ne se sentent pas offensées par mes propos, ils ne concernent que moi et mon ressenti vis-à-vis de mon corps 😊.