Ces galères du quotidien

Tous ces petits gestes du quotidien que les futurs parents ne soupçonnent pas

Publié il y a 3 ans

Avant d’avoir un bébé on ne se rend pas compte de toutes les choses qu’on va devoir réapprendre et faire apprendre.

 

Le moindre geste le plus banal pour nous adultes, redevient un apprentissage et par la même occasion un enjeu de réussite ou de galère.

On est surpris de s’extasier devant son bébé la première fois qu’il parvient à tenir sa cuillère correctement ou qu’il arrive à comprendre le système du mouchage dans un mouchoir !!!

 

Parlons donc ici de ces petits gestes du quotidien, de ces actes anodins à première vue, mais qui peuvent vite devenir des galères, voire nous faire exploser par moment.

 

 

Jusqu’à la naissance de mon fils je ne savais pas comment moucher un bébé ou lui nettoyer les oreilles. Bizarrement ce n’est pas un truc qu’on t’apprend avant, et pourtant ça serait tellement utile !

Les gars, rajoutez des séances à la préparation, et arrêtez d’appeler ça « préparation à l’accouchement », mais plutôt préparation à la parentalité ou à l’accueil du bébé ou préparation périnatale. Je sais pas, mais faites quelque chose pour qu’enfin ces cours servent réellement et soient utiles pour le plus important, c’est-à-dire le post-partum et les soins au bébé.

 

Bref je digresse, mais franchement le jour où mon bébé d’une semaine s’est retrouvé avec le nez un peu encombré, j’étais finalement bien contente d’être en néonat pour qu’on me montre comment utiliser cette arme hautement détestée des tout petits et redoutée des parents : la PIPETTE de sérum physiologique (dans le petit jargon parental, la pipette de l’angoisse 😱).

 

A la maternité on nous avait montré comment nettoyer le nez et les oreilles avec des tout petits bouts de coton humide, mais clairement quand le nez est bouché ça ne sert à rien et ça empire les choses. Il faut passer à l’attaque, et dégainer l’arme ultime, la pipette !

 

Le première fois c’était impressionnant. J’avais super peur qu’il ne s’étouffe, qu’il ne sache pas comment gérer cet afflux intempestif de liquide dans son nez. Franchement c’est violent pour un nourrisson. Je n’y arrivais pas, à tel point que les premières semaines ce n’était pas moi qui les faisais mais mon mari, j’avais trop peur de rater et de le noyer avec 5 ml de sérum phy 🤦‍♀️.

 

Il est évident que non, les bébés savent gérer. Ça les surprend, ça c’est certain ; ils détestent et nous le font très clairement comprendre. Mais à ce jour c’est la seule méthode suffisamment efficace pour nettoyer et décongestionner les voies ORL d’un bébé. C’est en tout cas ce que recommandent tous les pédiatres, auxiliaires de puériculture et autres professionnels de la petite enfance que j’ai rencontré.

 

Au fil des mois je me suis détendue et aujourd’hui c’est un geste presque réflexe, pour moi, parce que pour le plumeau le geste réflexe c’est le coup de pied dans les côtes ou la poitrine, selon l’angle d’attaque. Je suis donc régulièrement parsemée de bleus et je me surprends encore à me demander pourquoi 🤔.

 

On tente de lui apprendre à se moucher comme les grands, mais c’est encore trop complexe pour lui de souffler par le nez volontairement. Il comprend, il essaie, mais il souffle chaque fois par la bouche.

Mais avant d’avoir un bébé je n’avais jamais pensé à ça. Pour moi c’est un automatisme que de me moucher, or avant d’en arriver là il faut que quelqu’un nous l’apprenne, cela demande des habiletés spécifiques qui se développent progressivement.

 

Personnellement tous ces apprentissages me fascinent. C’est satisfaisant aussi de voir son enfant évoluer et progresser sous nos yeux. C’est tellement concret. On voit immédiatement les résultats et ce qui est acquis l’est pour de bon.

 

 

Dans la même veine des apprentissages au long court, le brossage des dents 😬.

Ça aussi chez nous c’est une galère du quotidien.

On a commencé à lui brosser les dents vers 8 mois, via une brosse à doigt en silicone. Tu la mets sur ton index et tu passes ça sur les gencives plus ou moins percées de ton bébé.

A la maison c’était le supplice de fin de repas pour le plumeau et l’enfer pour moi puisqu’avec ses 8 dents il me défonçait le doigt. Le jour où on est passé à une brosse à dent classique mes index m’ont remerciée, mais pas mon fils.

 

Il déteste la sensation des poils dans sa bouche, il se débat comme si on lui faisait une pipette et il la jette dans tous les sens.

Il sait ce que c’est, il nous voit nous brosser les dents tous les jours, il comprend très bien le système, juste ça ne lui plait pas, donc il s’énerve.

Je n’ai pas encore trouvé la parade pour que ça se passe bien, alors pour l’instant il joue surtout avec et me nargue avec son grand sourire aux dents blanches 😁.

 

 

On en parle du change en mode tornade de force 5 ??

Vers 8-10 mois on a rencontré des difficultés au moment du change. Une horreur ! Pas de façon systématique, mais régulière tout de même. Ces moments devenaient des combats. J’avais l’impression d’avoir survécu à un ouragan une fois le body rattaché.

 

C’est venu du jour au lendemain et ça s’est arrêté de la même façon vers ses 14 mois. Pourtant on lui donnait un objet pour canaliser ou détourner son attention. Mais non, il fallait qu’il se retourne, qu’il tape et pousse tout sur son passage. C’était plus qu’épuisant, et par moment c’était moi qui poussais tout (plus ou moins délicatement 🤨) pour qu’il reste 2 secondes tranquille.

Idem pour l’après bain. Avant de trouver un système adapté à ses besoins, on a bien galéré pour l’apaiser à la sortie du bain.

 

 

Autant dire que l’habillement n’était pas chose aisée dans un tel contexte.

Là aussi il a souvent fallu batailler. Il se débattait, rejetait tout, enlevait sa première chaussette pendant que je mettais la seconde. Bref l’enfer nerveusement.

Bien sûr que je m’énervais, que je perdais patience. Ça, couplé à la fatigue, le cocktail explosif de ma journée !

 

Quand en plus il fallait l’installer dans sa poussette ou son siège auto et qu’il se débattait, c’était le pompon.

 

Honnêtement avoir un enfant ce n’est pas que du bonheur.

C’est un tas de galères aussi, de combats que tu n’aurais jamais imaginé mener et une fatigue nerveuse indescriptible.

 

Tout ceci s’est produit à peu près au même âge, à partir de ses 8 mois. C’était le moment où il commençait à avoir une bonne maitrise de sa motricité, qu’il voulait tout explorer à fond, tout escalader et toucher. C’est le processus logique, je le savais, mais qu’est-ce que c’est usant !

Alors oui vous allez me dire, avoir un bébé c’est fatigant, c’est normal, c’est un être vivant, pas une plante verte qu'on pose dans un coin et n'arrose qu'une fois la semaine. Mais je ne me rendais pas compte à quel point.

 

 

Au fur et à mesure de son développement il acquiert de nouvelles compétences motrices et cognitives, et là c’est le festival. Il se met à vider les placards, à réagencer ton intérieur sans te demander ton avis, à jeter sa nourriture (au mieux par terre, au pire sur les murs tout blanc 🤦‍♀️)…

 

 

Le plus drôle c’est quand il se met en tête de t’aider. C’est adorable et trop mignon, par contre c’est tout sauf efficace.

 

Mon fils a une passion pour le linge. Il adore le mettre dans la machine à laver, le mettre dans le bac, l’étendre et surtout pendant un temps, l’enlever de l’étend à linge. Comment dire que dans ces moments j’ai l’impression d’étendre mon linge 14 fois par jour !

 

 

Le dernier, un grand classique : vider le sac de maman !

Alors là le plumeau il adore 😁. Il sait précisément ce qu’il cherche, mon portefeuille et vas-y que je te sème des cartes de fidélité dans la maison. Le petit Poucet des temps modernes, avec en graal absolu, la carte magique, celle qui paye tout !!

Il a vite compris que pour cette carte là j’étais moins conciliante. Il sait quand je dois m’en servir et me la tendre en me disant de payer quand on est à la caisse.

 

Je pourrais l’empêcher d’accéder à mon sac ou à mon portefeuille, mais j’ai fait le choix de le laisser à sa place habituelle, cela ne me dérange pas qu’il le vide, c’est un bon jeu pour lui, j’estime que c’est un apprentissage comme un autre, tant qu’il n’a accès à rien de dangereux, ça me va.

 

 

J’ai fini par renoncer à avoir un intérieur nickel, parfaitement rangé ou sans défaut. Mes DVD sont en bazar, beaucoup sont rayés, le canapé porte les stigmates d’un atelier peinture, nos meubles  se retrouvent parfois décorés de gommettes et mes vêtements sont tâchés.

J’ai renoncé à la perfection, et honnêtement je ne m’en porte que mieux. J’ai lâché prise sur ces choses, au fond je me fiche d’avoir une pochette de CD déchirée ou un fauteuil un peu griffonné. J’ai compris que je devais choisir dans quoi je mettais mon énergie, et ce qui en vaut la peine pour moi ce n’est pas de me prendre la tête avec des traces de doigts sur la télé.

Je préfère garder mon énergie pour être présente pour lui, pour lui lire des histoires, pour jouer, pour me promener ou lui parler.

 

Les colères et les tempêtes émotionnelles qu’il traverse sont suffisamment énergivores, pour ne pas à se rajouter une pression avec des trucs inutiles.

Attention, ce qui est inutile pour moi, ne l’est pas forcément pour les autres et inversement. Il faut identifier ce sur quoi on est prête à lâcher du lest pour se concentrer sur ce qui nous parait essentiel.

C’est à chaque parent de définir ce qu’il peut accepter ou non. Faites vos choix en fonction de vous, pas de ce que vont penser les autres. Tant pis si votre intérieur n’est pas rutilant, où que la vaisselle sale reste un peu trop longtemps dans l’évier. Si vous vous êtes ok avec ça c’est le principal, les commentaires ou les injonctions des autres ne regardent qu’eux, et s’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à venir vous faire votre ménage/repassage/vaisselle/repas/courses/rangement/lessive/jardinage/déco…(liste non exhaustive pouvant évoluer dans le temps et l’espace 😉).